Matthieu 5, 14
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.
615. VOUS ÊTES LA LUMIÈRE. Ici est présentée la troisième dignité des apôtres. En effet, de même qu’ils doivent écarter autrui du mal, de même ils doivent aussi éclairer. À cet égard, [le Seigneur] fait deux choses : d’abord, il montre leur dignité ; deuxièmement, il écarte la timidité, en cet endroit : UNE VILLE NE PEUT…
616. Il dit donc : VOUS ÊTES LA LUMIÈRE DU MONDE, sous-entendu, pas seulement de la Judée ou de la Galilée, mais du monde entier, Ac 13, 47 : Car ainsi vous l’a ordonné le Seigneur : «Je t’ai établi lumière des nations.» Chose étonnante, [cette lumière] était à peine connue dans son propre pays mais parvint à toute la terre.
617. On objecte qu’il semble que ce terme LUMIÈRE ne convienne qu’au Christ, Jn 1, 8 : Lui [Jean Baptiste], il n’était pas la lumière, et ensuite [Jn 1, 9] : [Le Verbe] était la vraie lumière. Il faut dire que seul le Christ est lumière par essence, mais les apôtres sont appelés lumière éclairée, c’est-à-dire par participation, comme l’œil est lumière éclairante et pourtant éclairée.
618. Et note que ces trois choses – HEUREUX ÊTES-VOUS QUAND ON VOUS INSULTERA ; VOUS ÊTES LE SEL ; et VOUS ÊTES LA LUMIÈRE – semblent aller avec les trois dernières béatitudes, c’est-à-dire [la première] avec HEUREUX CEUX QUI SUBISSENT PERSÉCUTION ; la deuxième avec HEUREUX LES FAISEURS DE PAIX, car ils font la paix en eux et en autrui ; et la troisième avec HEUREUX LES CŒURS PURS. Car si les apôtres furent excellents en ces trois dernières, [ils le furent] beaucoup plus dans celles d’avant.
616. Il dit donc : VOUS ÊTES LA LUMIÈRE DU MONDE, sous-entendu, pas seulement de la Judée ou de la Galilée, mais du monde entier, Ac 13, 47 : Car ainsi vous l’a ordonné le Seigneur : «Je t’ai établi lumière des nations.» Chose étonnante, [cette lumière] était à peine connue dans son propre pays mais parvint à toute la terre.
617. On objecte qu’il semble que ce terme LUMIÈRE ne convienne qu’au Christ, Jn 1, 8 : Lui [Jean Baptiste], il n’était pas la lumière, et ensuite [Jn 1, 9] : [Le Verbe] était la vraie lumière. Il faut dire que seul le Christ est lumière par essence, mais les apôtres sont appelés lumière éclairée, c’est-à-dire par participation, comme l’œil est lumière éclairante et pourtant éclairée.
618. Et note que ces trois choses – HEUREUX ÊTES-VOUS QUAND ON VOUS INSULTERA ; VOUS ÊTES LE SEL ; et VOUS ÊTES LA LUMIÈRE – semblent aller avec les trois dernières béatitudes, c’est-à-dire [la première] avec HEUREUX CEUX QUI SUBISSENT PERSÉCUTION ; la deuxième avec HEUREUX LES FAISEURS DE PAIX, car ils font la paix en eux et en autrui ; et la troisième avec HEUREUX LES CŒURS PURS. Car si les apôtres furent excellents en ces trois dernières, [ils le furent] beaucoup plus dans celles d’avant.
725. VOUS ÊTES LA LUMIÈRE DU MONDE, etc. Ici est montré qu’ils doivent éclairer par la parole de l’enseignement, en laquelle on peut noter trois [qualités] que doit avoir le prédicateur de la parole divine : premièrement, la stabilité, pour ne pas dévier de la vérité ; deuxièmement, la clarté, pour ne pas enseigner avec obscurité ; troisièmement, l’utilité, pour chercher la gloire de Dieu et non la sienne.
726. Le premier point est indiqué quand il est dit : VOUS, séparément, à savoir : vous qui êtes dérivés de moi qui suis la première lumière, Jn 8, 12 : Je suis la lumière du monde. VOUS ÊTES, c’est-à-dire « vous devez être ». Voici la stabilité, qui se remarque dans le verbe substantif qui exclut le manque de lumière, contre ceux qui prêchent la fausseté ; la lumière feinte, contre ceux qui se déguisent en ange de lumière, 2 Co 11, 14 ; et la diminution de lumière, contre ceux qui par timidité ou flatterie ne blâment pas les vices.
727. Ensuite la clarté est indiquée, lorsqu’il dit : LA LUMÈRE. La Glose [dit] : «C’est par eux que tous sont éclairés, sortant ainsi des ténèbres de l’ignorance.» Ils sont comparés à la lumière, en premier lieu en raison de l’essence, en deuxième lieu en raison de l’acte, en troisième lieu en raison de la vertu ou efficacité. En effet, en premier lieu, son essence est céleste ; c’est pourquoi Basile [écrit] dans l’Hexaméron : «La lumière est par nature semblable en tout à elle-même et simple.» Si 24, 5 : Moi j’ai fait que dans les cieux se lève la lumière inépuisable ; et [les prédicateurs] eux-mêmes doivent être célestes par leur conduite, Ph 3, 20 : Notre habitation est dans les cieux. En outre, elle n’est pas souillée par les ordures, Sg 7, 25 : Rien de souillé ne s’introduit en elle ; et eux-mêmes doivent être purs, Si 9, 8 : En tout temps, que tes vêtements soient blancs. De plus, elle est communicable à tous. Jb 5, 3 : Sur qui ne resplendit pas sa lumière ? Et les prédicateurs doivent être disponibles à tous, Lc 6, 30 : À qui te demande, donne.
728. En second lieu, [ils sont comparés à la lumière] en raison de l’acte, qui, selon Basile, est d’illuminer les ténèbres, de rendre les routes droites, de découvrir les choses cachées, de montrer les différences. Et les prédicateurs eux-mêmes doivent éclairer dans les choses à croire, rectifier dans les choses à faire, découvrir les choses à éviter et, tantôt menaçant tantôt exhortant, prêcher aux hommes.
729. En troisième lieu, [ils sont comparés à la lumière] en raison de son efficacité, car la lumière procure le plaisir (Si 11, 7 : Douce est la lumière, et voir le soleil est délicieux pour les yeux), la fécondité de la terre (Si 43, 4 : Exhalant des vapeurs brûlantes, [dardant ses rayons, il éblouit les yeux]), et [elle permet] aux vivants de connaître. Le Philosophe [dit] : «L’homme engendre l’homme, le soleil aussi.»
730. En outre, selon Basile, «quand vient la lumière du jour, les chagrins sont allégés, les hommes s’éveillent de leur sommeil, les oiseaux gazouillent, les bêtes sauvages fuient vers leurs cachettes». Ainsi, à la lumière des apôtres, le monde est édifié par leurs exemples, enflammé par leurs enseignements, fécondé par leurs bonnes œuvres, allégé de ses péchés, réveillé de ses négligences, disposé à la contemplation des choses célestes, arraché au pouvoir des démons.
731. Troisièmement, l’utilité en est ensuite présentée, quand il dit DU MONDE, c’est-à-dire universellement. Ps 18, 5 : Sur toute la terre est partie leur parole.
732. Ici se pose une question : pourquoi le sel a-t-il été mis avant la lumière ? Réponse de Chrysostome : «Parce que la vie [vient] avant la doctrine, car la vie conduit à la science de la vérité.»
733. UNE VILLE SITUÉE SUR UNE MONTAGNE NE PEUT SE CACHER. Voici la partie où est montré qu’ils ne doivent pas vivre cachés. C’est pourquoi il dit : UNE VILLE… NE PEUT SE CACHER. La Glose [dit] : «C’est-à-dire la solidité de la doctrine apostolique, ou leur vie sainte fortifiée de vertus», Jr 1, 18 : Je t’ai établi comme une ville fortifiée. SE CACHER, c’est-à-dire rester secrète. SITUÉE SUR UNE MONTAGNE, c’est-à-dire située sur le Christ ou sur l’Église.
734. Pourquoi ne peut-elle se cacher ? Parce que la montagne elle-même la met en évidence, selon la glose de Chrysostome : «Les exemples des œuvres sont plus éclatants que n’importe quelle trompette, et la vie pure elle-même est plus brillante que la lumière et ne pourra être obscurcie, même s’il y a d’innombrables contradicteurs.»
735. À noter qu’à partir du sens de l’expression SUR UNE MONTAGNE, trois choses se remarquent : [la ville] est sûre, ce qui indique la constance ; elle est inexpugnable, ce qui indique la patience ; elle est située en un lieu ferme et immobile, ce qui indique la persévérance.
726. Le premier point est indiqué quand il est dit : VOUS, séparément, à savoir : vous qui êtes dérivés de moi qui suis la première lumière, Jn 8, 12 : Je suis la lumière du monde. VOUS ÊTES, c’est-à-dire « vous devez être ». Voici la stabilité, qui se remarque dans le verbe substantif qui exclut le manque de lumière, contre ceux qui prêchent la fausseté ; la lumière feinte, contre ceux qui se déguisent en ange de lumière, 2 Co 11, 14 ; et la diminution de lumière, contre ceux qui par timidité ou flatterie ne blâment pas les vices.
727. Ensuite la clarté est indiquée, lorsqu’il dit : LA LUMÈRE. La Glose [dit] : «C’est par eux que tous sont éclairés, sortant ainsi des ténèbres de l’ignorance.» Ils sont comparés à la lumière, en premier lieu en raison de l’essence, en deuxième lieu en raison de l’acte, en troisième lieu en raison de la vertu ou efficacité. En effet, en premier lieu, son essence est céleste ; c’est pourquoi Basile [écrit] dans l’Hexaméron : «La lumière est par nature semblable en tout à elle-même et simple.» Si 24, 5 : Moi j’ai fait que dans les cieux se lève la lumière inépuisable ; et [les prédicateurs] eux-mêmes doivent être célestes par leur conduite, Ph 3, 20 : Notre habitation est dans les cieux. En outre, elle n’est pas souillée par les ordures, Sg 7, 25 : Rien de souillé ne s’introduit en elle ; et eux-mêmes doivent être purs, Si 9, 8 : En tout temps, que tes vêtements soient blancs. De plus, elle est communicable à tous. Jb 5, 3 : Sur qui ne resplendit pas sa lumière ? Et les prédicateurs doivent être disponibles à tous, Lc 6, 30 : À qui te demande, donne.
728. En second lieu, [ils sont comparés à la lumière] en raison de l’acte, qui, selon Basile, est d’illuminer les ténèbres, de rendre les routes droites, de découvrir les choses cachées, de montrer les différences. Et les prédicateurs eux-mêmes doivent éclairer dans les choses à croire, rectifier dans les choses à faire, découvrir les choses à éviter et, tantôt menaçant tantôt exhortant, prêcher aux hommes.
729. En troisième lieu, [ils sont comparés à la lumière] en raison de son efficacité, car la lumière procure le plaisir (Si 11, 7 : Douce est la lumière, et voir le soleil est délicieux pour les yeux), la fécondité de la terre (Si 43, 4 : Exhalant des vapeurs brûlantes, [dardant ses rayons, il éblouit les yeux]), et [elle permet] aux vivants de connaître. Le Philosophe [dit] : «L’homme engendre l’homme, le soleil aussi.»
730. En outre, selon Basile, «quand vient la lumière du jour, les chagrins sont allégés, les hommes s’éveillent de leur sommeil, les oiseaux gazouillent, les bêtes sauvages fuient vers leurs cachettes». Ainsi, à la lumière des apôtres, le monde est édifié par leurs exemples, enflammé par leurs enseignements, fécondé par leurs bonnes œuvres, allégé de ses péchés, réveillé de ses négligences, disposé à la contemplation des choses célestes, arraché au pouvoir des démons.
731. Troisièmement, l’utilité en est ensuite présentée, quand il dit DU MONDE, c’est-à-dire universellement. Ps 18, 5 : Sur toute la terre est partie leur parole.
732. Ici se pose une question : pourquoi le sel a-t-il été mis avant la lumière ? Réponse de Chrysostome : «Parce que la vie [vient] avant la doctrine, car la vie conduit à la science de la vérité.»
733. UNE VILLE SITUÉE SUR UNE MONTAGNE NE PEUT SE CACHER. Voici la partie où est montré qu’ils ne doivent pas vivre cachés. C’est pourquoi il dit : UNE VILLE… NE PEUT SE CACHER. La Glose [dit] : «C’est-à-dire la solidité de la doctrine apostolique, ou leur vie sainte fortifiée de vertus», Jr 1, 18 : Je t’ai établi comme une ville fortifiée. SE CACHER, c’est-à-dire rester secrète. SITUÉE SUR UNE MONTAGNE, c’est-à-dire située sur le Christ ou sur l’Église.
734. Pourquoi ne peut-elle se cacher ? Parce que la montagne elle-même la met en évidence, selon la glose de Chrysostome : «Les exemples des œuvres sont plus éclatants que n’importe quelle trompette, et la vie pure elle-même est plus brillante que la lumière et ne pourra être obscurcie, même s’il y a d’innombrables contradicteurs.»
735. À noter qu’à partir du sens de l’expression SUR UNE MONTAGNE, trois choses se remarquent : [la ville] est sûre, ce qui indique la constance ; elle est inexpugnable, ce qui indique la patience ; elle est située en un lieu ferme et immobile, ce qui indique la persévérance.
La lumière du monde. En d’autres endroits, Cf. Joan. 8, 12 ; 9, 6, etc., Jésus s’approprie ce titre
d’une manière exclusive ; ici il le donne à ses disciples en tant qu’ils réfléchissent comme des miroirs les
rayons lumineux qu’ils reçoivent directement de lui. Entre eux et lui, il existe sous ce rapport la même
différence qu’entre le « luminaire » et la « lumière » proprement dit ; Cf. Phil. 2, 15. A cette époque, le
monde n’était pas moins ténébreux que corrompu ; il lui fallait donc aussi de la lumière : les apôtres sont
chargés de la lui transmettre après l’avoir reçue du Christ. Au fond, cette seconde image exprime la même
idée que la précédente, c’est-à-dire l’heureuse influence du sacerdoce chrétien sur les hommes. Mais tandis
que le sel agit par le dedans sur la masse avec laquelle il est mis en contact, la lumière agit par le dehors. De
là le changement d’expressions opéré par Jésus : « sel de la terre, lumière du monde » ; la terre représente les
entrailles mêmes du sol, le monde au contraire la surface extérieure du globe. Tout se suit donc parfaitement
dans le divin langage. - Le Sauveur développe l’emblème de la lumière au moyen de deux rapprochements
pittoresques, destinés à prouver aux apôtres qu’ils ne doivent point cacher leurs rayons lumineux par
pusillanimité ou pour toute autre raison semblable. Le premier rapprochement, Une ville… ne peut être
cachée est probablement emprunté à la géographie du pays que Notre-Seigneur avait en ce moment sous les
yeux. De graves auteurs croient en effet que la cité à laquelle il est fait allusion dans ce passage n’est autre
que la jolie Saphed, perchée comme un oiseau sur un des contreforts de l’Anti-Liban galiléen. Quoi qu’il en
soit la morale du divin Orateur est évidente. Une ville bâtie sur une montagne est nécessairement exposée à
tous les regards ; il est dans sa nature d’être aperçue au loin : de même doit briller la vertu des apôtres.
Mais dans l’ordre actuel des choses, dont découlent de nouvelles conditions pour l’humanité, l’Église, sel de la terre et lumière du monde (cf. Mt 5, 13-14), est appelée de façon plus pressante à sauver et à rénover toute créature, afin que tout soit restauré dans le Christ, et qu’en lui les hommes constituent une seule famille et un seul Peuple de Dieu.
C’est pourquoi tous les fils de l’Église doivent avoir une vive conscience de leur responsabilité à l’égard du monde, nourrir en eux un esprit véritablement catholique et dépenser leurs forces pour l’œuvre de l’évangélisation. Cependant, que tous le sachent, leur premier et leur plus important devoir pour la diffusion de la foi, c’est de vivre profondément leur vie chrétienne. Car leur ferveur au service de Dieu, leur charité à l’égard des autres apporteront un nouveau souffle spirituel à l’Église tout entière, qui apparaîtra comme un signal levé sur les nations (cf. Is 11, 12), « lumière du monde » (Mt 5, 14) et « sel de la terre » (Mt 5, 13). Ce témoignage de la vie obtiendra plus facilement son effet s’il est rendu avec d’autres groupes chrétiens, selon les normes du décret sur l’œcuménisme.
Le vêtement blanc symbolise que le baptisé a " revêtu le Christ " (Ga 3, 27) : est ressuscité avec le Christ. Le cierge, allumé au cierge pascal, signifie que le Christ a illuminé le néophyte. Dans le Christ, les baptisés sont " la lumière du monde " (Mt 5, 14 ; cf. Ph 2, 15).