Matthieu 5, 33
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
808. [Le Seigneur] dit donc : VOUS AVEZ ENCORE ENTENDU QU’IL A ÉTÉ DIT AUX ANCIENS : «TU NE FERAS PAS DE FAUX SERMENTS», c’est-à-dire tu ne commettras pas de parjure, Lv 19, 12 : Tu ne te parjureras pas, pour ne pas souiller le nom de ton Dieu.
809. Question de Chrysostome : pourquoi, négligeant le vol, passe-t-il au faux témoignage ? Réponse : parce que le voleur est parfois menteur, mais pas l’inverse. En effet, celui qui ne veut ni mentir ni jurer ne choisira jamais de voler, et c’est pourquoi il y porte attention. Ou bien il faut dire que le vol était puni par la loi, mais pas le mensonge. Donc, pour qu’on ne s’imagine pas que [le mensonge] est permis, il l’interdit ici.
810. TU T’ACQUITTERAS ENVERS LE SEIGNEUR DE TES SERMENTS. Jérôme [dit] : «C’est-à-dire que, s’il t’arrive de jurer, tu jureras par la création, non par la créature.» C’est pourquoi il dit : ENVERS LE SEIGNEUR, non envers une idole ou une créature, parce que, comme dit Chrysostome, «celui qui ne s’acquitte pas de ses serments envers le Seigneur mais envers les éléments pèche doublement : premièrement, parce qu’il ne rend pas à Dieu son droit ; deuxièmement, parce qu’il déifie ce par quoi il jure, et ainsi il commet une idolâtrie.» Glose de Jérôme : de même qu’il a ordonné d’immoler des victimes à Dieu pour ne pas les immoler aux idoles, de même jurer par Dieu est une concession faite aux plus petits. Donc, si c’est pour les plus petits, cela n’est pas permis aux parfaits.
811. Objection : l’Apôtre a juré, Rm 1, 9 : Dieu m’est témoin, etc., et l’ange en Ap 10, 6 [L’Ange jura par Celui qui vit dans les siècles des siècles, qui créa le ciel, etc.] Réponse : il appelle tout-petits ceux qui disent la vérité, ou les humbles qui craignent Dieu. Ou bien il s’agit des toutes petites choses, c’est-à-dire des choses temporelles.
809. Question de Chrysostome : pourquoi, négligeant le vol, passe-t-il au faux témoignage ? Réponse : parce que le voleur est parfois menteur, mais pas l’inverse. En effet, celui qui ne veut ni mentir ni jurer ne choisira jamais de voler, et c’est pourquoi il y porte attention. Ou bien il faut dire que le vol était puni par la loi, mais pas le mensonge. Donc, pour qu’on ne s’imagine pas que [le mensonge] est permis, il l’interdit ici.
810. TU T’ACQUITTERAS ENVERS LE SEIGNEUR DE TES SERMENTS. Jérôme [dit] : «C’est-à-dire que, s’il t’arrive de jurer, tu jureras par la création, non par la créature.» C’est pourquoi il dit : ENVERS LE SEIGNEUR, non envers une idole ou une créature, parce que, comme dit Chrysostome, «celui qui ne s’acquitte pas de ses serments envers le Seigneur mais envers les éléments pèche doublement : premièrement, parce qu’il ne rend pas à Dieu son droit ; deuxièmement, parce qu’il déifie ce par quoi il jure, et ainsi il commet une idolâtrie.» Glose de Jérôme : de même qu’il a ordonné d’immoler des victimes à Dieu pour ne pas les immoler aux idoles, de même jurer par Dieu est une concession faite aux plus petits. Donc, si c’est pour les plus petits, cela n’est pas permis aux parfaits.
811. Objection : l’Apôtre a juré, Rm 1, 9 : Dieu m’est témoin, etc., et l’ange en Ap 10, 6 [L’Ange jura par Celui qui vit dans les siècles des siècles, qui créa le ciel, etc.] Réponse : il appelle tout-petits ceux qui disent la vérité, ou les humbles qui craignent Dieu. Ou bien il s’agit des toutes petites choses, c’est-à-dire des choses temporelles.
Encore, aussi, également. Ici encore, Jésus
revient aux institutions théocratiques pour les perfectionner et pour condamner les méprises de la tradition à
leur égard. Remontant la série des préceptes du décalogue, il passe de la seconde table à la première, et
s’arrête au second commandement qu’il interprète à son tour suivant l’esprit messianique. Les anciens ont
maintes fois cherché le motif qui a pu déterminer Notre-Seigneur à revenir brusquement du sixième précepte
au second. Peine inutile :« Il n’a pas voulu conserver l’ordre du discours, mais dire les choses comme elles se
présentaient », Maldonat - Les premiers mots de la citation, tu ne te parjureras pas, se trouvent dans l’Exode,
20, 7, et au Lévitique, 19, 12 ; les suivants, mais tu t'acquitteras..., n’existent nulle part dans le Pentateuque
d’une manière textuelle, mais on les rencontre quant au sens en plusieurs endroits ; Cf. Num. 30, 3 ; Deut.
23, 21 et ss., etc. C’est donc une citation libre et collective, mais très exacte. L’expression « s'acquitter de ses
serments » a été calquée sur l’hébreu ; elle désigne l’acquittement fidèle de tout ce qui a été promis sous le
serment. La tradition pharisaïque avait produit d’étranges abus relativement à ce précepte. On en était venu à
faire reposer toute la force du serment sur les mots « par Jéhova », et à prétendre que la plupart des formules
qui ne contenaient pas expressément le nom divin n’obligeaient pas en conscience. « Si quelqu’un jure par le
ciel, par la terre, par le soleil, il n’y a pas de jurement », Maimonide. C’était une raison pour les avoir sans
cesse à la bouche et pour les mélanger aux moindres affirmations. Bien plus, même à propos des serments
reconnus par tous comme obligatoires, il s’était introduit des principes très relâchés au moyen desquels il
était aisé de se soustraire à l’accomplissement des promesses les plus solennelles ; Cf. Rohling, der
Talmudjude, Münster, 1873, p. 45 et ss.
Il n’est pas même permis de jurer avec vérité, sans une véritable nécessité.
Il a été dit aux anciens : " Tu ne parjureras pas " ... Eh bien ! moi je vous dis de ne pas jurer du tout (Mt 5, 33-34).
Jésus a exposé le deuxième commandement dans le sermon sur la montagne : " Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : ‘Tu ne parjureras pas, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de tes serments’. Eh bien ! moi je vous dis de ne pas jurer du tout ... Que votre langage soit : ‘Oui ? oui’, ‘Non ? non’ : ce qu’on dit de plus vient du Mauvais " (Mt 5, 33-34. 37 ; cf. Jc 5, 12). Jésus enseigne que tout serment implique une référence à Dieu et que la présence de Dieu et de sa vérité doit être honorée en toute parole. La discrétion du recours à Dieu dans le langage va de pair avec l’attention respectueuse à sa présence, attestée ou bafouée, en chacune de nos affirmations.
Il a été dit aux anciens : Tu ne parjureras pas, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de tes serments (Mt 5, 33).