Matthieu 5, 36
Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
819. TU NE JURERAS PAS NON PLUS PAR TA TÊTE. Par là on entend toute créature qui est comme nous. Augustin [écrit] : «Quand quelqu’un jure par mon salut, il rattache son salut à Dieu. Quand [il jure] par mes enfants, il les donne en gage à Dieu, de sorte qu’arrive sur leur tête ce qui sort de sa bouche.»
CAR TU NE PEUX RENDRE UN SEUL CHEVEU BLANC OU NOIR, du moins naturellement. Comme s’il disait : «Ce n’est pas ton affaire mais celle de Dieu.» Augustin [écrit] : «Jurer par des créatures quelconques, c’est traiter le Créateur en témoin de celles-ci.»
820. C’est pour toutes ces raisons qu’il est dit en Si 23, 9 : N’accoutume pas ta bouche à faire des serments. Chrysostome [écrit] : «Personne ne peut jurer fréquemment sans se parjurer parfois.»
CAR TU NE PEUX RENDRE UN SEUL CHEVEU BLANC OU NOIR, du moins naturellement. Comme s’il disait : «Ce n’est pas ton affaire mais celle de Dieu.» Augustin [écrit] : «Jurer par des créatures quelconques, c’est traiter le Créateur en témoin de celles-ci.»
820. C’est pour toutes ces raisons qu’il est dit en Si 23, 9 : N’accoutume pas ta bouche à faire des serments. Chrysostome [écrit] : «Personne ne peut jurer fréquemment sans se parjurer parfois.»
Notre-Seigneur attaque de front et renverse du même coup
ces abus sacrilèges. 1° Il interdit le serment à ses disciples dans les circonstances ordinaires, que le nom de
Dieu y soit ou n’y soit pas interposé. - Ne pas jurer du tout. Cet adverbe, évidemment, ne doit pas être pris
dans un sens absolu, comme si le serment était tout à fait aboli sous la Loi nouvelle. Ce que Jésus veut
empêcher, ce sont les serments multipliés sans raison et prêtés à tout propos. Jurer, c’est prendre Dieu à
témoin ; mais on profanerait son nom et sa véracité, si on en appelait à eux sous le prétexte le plus léger,
tandis qu’on les honore lorsqu’il y a quelque grave raison de les invoquer. Il ne faut donc pas urger, comme
l’ont fait plusieurs sectes hérétiques, la prescription du Sauveur. Sans entrer dans le détail des cas où le
serment est licite, elle se borne à dire : « En général, je vous défends de jurer ». Si elle devait être prise à la
lettre, comment expliquerait-on et la conduite de S. Paul qui autorise le serment soit par son enseignement,
Hebr. 6, 16, soit par son propre exemple, 2, Cor. 1, 23, et la conduite de Jésus lui-même qui l’a prêté devant
le Sanhédrin, Matth. 26, 63-64, et la conduite de l’Église qui l’exige en diverses occasions solennelles ? Telle
a toujours été du reste l’interprétation des Pères et des Docteurs. - 2° Tout en continuant de proscrire le
serment d’une manière générale, Notre-Seigneur Jésus-Christ montre la validité de certaines formules alors
très usitées, mais que l’on croyait sans valeur. - Ni par le ciel... A moins de raisons graves, il ne faut donc
jurer, ni par Jéhova ni par les créatures ; car toute la création appartenant au Seigneur, un serment qui
s’appuie sur quelqu’un des êtres qui la composent implique finalement un appel au Créateur souverain. Voici quelques échantillons de ce genre de serment, extraits des livres rabbiniques : « Par le ciel, il en est bien
ainsi », Berachot f. 25, 2 ; « Par le ciel, tu l’as rappelé à ma pensée… », Midr. Kohel. 18, etc. - Parce que
c'est le trône. A chaque formule qu’il allègue, Jésus ajoute le motif qui la rend identique à l’invocation du
nom de Jéhova. Jurer par Dieu ou par des objets qui ont avec lui les relations les plus intimes, qui sont ses
représentants visibles, n’est-ce pas une seule et même chose ? Les expressions figurées « trône de Dieu,
escabeau de ses pieds » sont des réminiscences bibliques dont l’intelligence est facile ; Cf. Is. 66, 1. -
Jérusalem est appelée ville du grand roi parce que le Seigneur, qui y avait pour ainsi dire fixé sa résidence en
la choisissant pour être la capitale du gouvernement théocratique, Cf. Tob. 13, 19 ; Ps. 42, 2, était le Roi par
excellence ou le Roi des rois, Cf. 1 Tim. 6, 15 ; Apoc. 19, 16. - Tu ne jureras pas non plus par ta tête. Les
Romains le faisaient aussi bien que les Juifs :« Je jure sur ma tête », Virg. Aen. 9, 200 ; « Jure-moi par la vie
de ta tête ! », Sanh. 2,2 ; mais à l’avenir on devra cesser de tenir ce langage. - Parce que tu ne peux... Dieu
seul est assez puissant pour changer d’une manière indélébile la couleur de nos cheveux ; jurer par notre tête,
c’est donc pareillement jurer par Lui, puisque nous n’avons pas le moindre pouvoir sur elle.