Matthieu 5, 44
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
848. Pour l’acte du cœur, il dit : MAIS MOI JE VOUS DIS : «AIMEZ VOS ENNEMIS», au sens littéral, en veillant sur eux, en les aidant, en donnant de larges bienfaits. «Qu’est-ce qui nuira à celui qui peut faire bon usage même de son ennemi ? Il ne craint pas les inimitiés, avec la protection et le mérite de Celui par le commandement et le don de qui il aime ses ennemis» (Augustin, Sur la vraie religion).
849. Question : tous sont-ils tenus à cela ? Réponse : tous sont tenus à cela affectivement, et même effectivement en cas de nécessité, comme il a été dit plus haut. Mais les parfaits doivent, au-delà du nécessaire, aimer leurs ennemis parfaitement, affectivement et effectivement. Affectivement, ils peuvent aimer les ennemis de l’Église en général. FAITES DU BIEN, en œuvres effectives, À CEUX QUI VOUS HAÏSSENT, tantôt à cause de l’identité de nature [avec eux], Is 58, 7 : Ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair, tantôt à cause de l’amour de Dieu et du prochain, Rm 12, 20 : Si ton ennemi a faim, nourris-le, etc. Chrysostome [dit]: «Si tu as fait du bien à ton ennemi, tu t’en es fait davantage à toi-même.»
850. ET PRIEZ, oralement, POUR CEUX QUI VOUS PERSÉCUTENT en vous injuriant ouvertement, ET VOUS CALOMNIENT par des injustices visibles. Ou bien CEUX QUI VOUS PERSÉCUTENT en actes, ET VOUS CALOMNIENT, c’est-à-dire qui vous incriminent par des paroles mensongères. C’est ce qu’ont fait Étienne, Ac 7, 59, et le Christ, Lc 23, 34 : Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font.
849. Question : tous sont-ils tenus à cela ? Réponse : tous sont tenus à cela affectivement, et même effectivement en cas de nécessité, comme il a été dit plus haut. Mais les parfaits doivent, au-delà du nécessaire, aimer leurs ennemis parfaitement, affectivement et effectivement. Affectivement, ils peuvent aimer les ennemis de l’Église en général. FAITES DU BIEN, en œuvres effectives, À CEUX QUI VOUS HAÏSSENT, tantôt à cause de l’identité de nature [avec eux], Is 58, 7 : Ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair, tantôt à cause de l’amour de Dieu et du prochain, Rm 12, 20 : Si ton ennemi a faim, nourris-le, etc. Chrysostome [dit]: «Si tu as fait du bien à ton ennemi, tu t’en es fait davantage à toi-même.»
850. ET PRIEZ, oralement, POUR CEUX QUI VOUS PERSÉCUTENT en vous injuriant ouvertement, ET VOUS CALOMNIENT par des injustices visibles. Ou bien CEUX QUI VOUS PERSÉCUTENT en actes, ET VOUS CALOMNIENT, c’est-à-dire qui vous incriminent par des paroles mensongères. C’est ce qu’ont fait Étienne, Ac 7, 59, et le Christ, Lc 23, 34 : Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Il n’y a qu’un instant, c’est en
quelque sorte la charité passive à l’égard du prochain que Jésus-Christ avait recommandée ; il exhorte
maintenant à l’amour actif, qui prend les devants pour faire le bien. - Aimez vos ennemis. Sublime contraste !
Ennemi et haine vont ensemble ; Jésus détruit cette antique et triste association, pour dire : « Aimez même
vos ennemis ». Remarquons pourtant la délicatesse de son langage ; il ne dit pas « aimez-les » comme on
aime ses amis, mais « ayez pour eux un amour de volonté, de charité » ce qui est beaucoup plus facile, ce qui
même est souvent seul possible ; Cf. Trench, Synon. of the New Testam. § 12. - Faites du bien à ceux qui
vous haïssent. Des sentiments, le Sauveur passe par une gradation très naturelle aux paroles et aux actes. 1°
aux paroles, sinon d’après la Vulgate, du moins d’après la Recepta grecque qui, à la suite des mots « Aimez
vos ennemis », ajoute avec plusieurs manuscrits, plusieurs traductions anciennes et quelques Pères : bénissez
ceux qui vous maudissent. C’est la première opération de l’amour sincère : aux malédictions, il oppose des
souhaits de bonheur. 2° Aux actes, qui sont de deux sortes : a. les œuvres de bonté, les bienfaits quel que soit
leur nom devant la revanche chrétienne, des mauvais traitements, « faites du bien... » ; b. la prière adressée
avec ferveur au Père céleste pour ceux qui nous haïssent, priez, etc. Telles sont les manifestations de l’amour
en face des manifestations de la haine. Le paganisme les avait pressenties ; il les a plus d’une fois admirées
par ses grands philosophes, mais il en est resté à la théorie, parce qu’il était incapable de procurer la grâce
sans laquelle ces choses sont tout à fait impossibles : le Christianisme les pratique tous les jours à la suite de
son divin Fondateur ; Cf. 2 Petr. 2, 21 et ss.
3. L’enseignement du Christ va jusqu’à requérir le pardon des offenses et étend le commandement de l’amour, qui est celui de la loi nouvelle, à tous nos ennemis : « Vous avez appris qu’il a été dit : tu aimeras ton prochain, tu haïras ton ennemi. Mais moi je vous dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient » (Mt 5, 43-44).
Le Christ est mort par amour pour nous alors que nous étions encore " ennemis " (Rm 5, 10). Le Seigneur nous demande d’aimer comme Lui jusqu’à nos ennemis (Mt 5, 44), de nous faire le prochain du plus lointain (cf. Lc 10, 27-37), d’aimer les enfants (cf. Mc 9, 37) et les pauvres comme Lui-même (cf. Mt 25, 40. 45).
La haine volontaire est contraire à la charité. La haine du prochain est un péché quand l’homme lui veut délibérément du mal. La haine du prochain est un péché grave quand on lui souhaite délibérément un tort grave. " Eh bien ! moi je vous dis : Aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs ; ainsi vous serez fils de votre Père qui est aux cieux... " (Mt 5, 44-45).