Matthieu 5, 45
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
851. POUR QUE VOUS SOYEZ ENFANTS DE VOTRE PÈRE. Ici est abordée la raison de l’exhortation avec un double exemple : divin et humain. Pour l’exemple divin, [le Seigneur] dit : «Vous devez aimer ainsi POUR QUE VOUS SOYEZ ENFANTS DE VOTRE PÈRE, c’est-à-dire à son imitation.» Raban [écrit] : «Des enfants non dégénérés ». Les fils charnels, s’ils ressemblent à leur père, ne mériteront aucune louange, s’ils sont différents, aucun blâme, car il n’est pas au pouvoir de l’homme [de choisir] ses caractéristiques physiques. Mais les fils spirituels, s’ils ressemblent [à leur Père], sont dignes d’éloges, et s’ils sont différents sont dignes de blâme, car il est au pouvoir de n’importe qui de donner la mesure de sa justice.
QUI EST AUX CIEUX, à cause de la splendeur grandiose de son œuvre. Ou bien AUX CIEUX, selon la Glose, «à cause de la grâce parmi les élus et les saints».
852. QUI FAIT LEVER SON SOLEIL : voici l’exemple humain. Et il dit clairement : SON, [le soleil] qu’il a fait lui-même, contrairement à [ce que disent] les hérétiques.
IL FAIT LEVER SUR LES BONS ET SUR LES MÉCHANTS, au sens littéral, selon Raban. ET PLEUVOIR SUR LES JUSTES ET SUR LES INJUSTES, également au sens littéral. Ou bien le SOLEIL peut signifier l’influence de la bonté divine, la manifestation de la vérité, comme s’il disait : «Si tu ressembles à ton Père du ciel, tu feras du bien aux bons et aux méchants.»
QUI EST AUX CIEUX, à cause de la splendeur grandiose de son œuvre. Ou bien AUX CIEUX, selon la Glose, «à cause de la grâce parmi les élus et les saints».
852. QUI FAIT LEVER SON SOLEIL : voici l’exemple humain. Et il dit clairement : SON, [le soleil] qu’il a fait lui-même, contrairement à [ce que disent] les hérétiques.
IL FAIT LEVER SUR LES BONS ET SUR LES MÉCHANTS, au sens littéral, selon Raban. ET PLEUVOIR SUR LES JUSTES ET SUR LES INJUSTES, également au sens littéral. Ou bien le SOLEIL peut signifier l’influence de la bonté divine, la manifestation de la vérité, comme s’il disait : «Si tu ressembles à ton Père du ciel, tu feras du bien aux bons et aux méchants.»
Excellent motif d’encouragement à un acte qui est si difficile en lui-même. L’enfant prend son père pour
modèle ; le chrétien imite le Seigneur dont il est le fils adoptif. Si Dieu aime tous les hommes, leur fait du
bien à tous, même quand ils le haïssent, il faut que le chrétien tienne une conduite semblable ; autrement il
agirait en fils dégénéré. Plus il aime ses frères, les méchants comme les bons, plus il est enfant de Dieu. -
Qui fait se lever... On rencontre une pensée analogue dans Sénèque : « Si vous imitez les dieux, nous dit-on,
faites aussi du bien aux ingrats: car le soleil se lève pour les scélérats, et la mer est ouverte aux pirates », de
Benef. 4, 26. La bonté de Dieu à l’égard de ses ennemis est démontrée, dans le philosophe païen comme dans
l’Évangile, par deux faits empruntés à l’expérience populaire et universelle. Donc, si d’une part le Seigneur
hait le mal et nous ordonne de le haïr, Rom. 12, 9, d’autre part il est bon, même pour ses ennemis, et il nous
prescrit d’en faire autant envers les nôtres.
" Donne-nous " : elle est belle la confiance des enfants qui attendent tout de leur Père. " Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes " (Mt 5, 45) et il donne à tous les vivants " en son temps leur nourriture " (Ps 104, 27). Jésus nous apprend cette demande : elle glorifie en effet notre Père parce qu’elle reconnaît combien il est Bon au-delà de toute bonté.
Dans le Nouveau Testament, le précepte d’Hillel est exprimé positivement : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes » (Mt 7, 12). Cet appel est universel ; il vise à inclure tous les hommes uniquement en raison de la condition humaine de chacun, car le Très-Haut, le Père qui est aux cieux, « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5, 45). En conséquence, il est demandé : « Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant » (Lc 6, 36).
Celui qui ne vit pas la gratuité fraternelle fait de son existence un commerce anxieux ; il est toujours en train de mesurer ce qu’il donne et ce qu’il reçoit en échange. Dieu, en revanche, donne gratuitement au point d’aider même ceux qui ne sont pas fidèles, et « il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5, 45). Ce n’est pas pour rien que Jésus recommande : « Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète » (Mt 6, 3-4). Nous avons reçu la vie gratuitement, nous n’avons pas payé pour l’avoir. Alors nous pouvons tous donner sans rien attendre en retour, faire du bien sans exiger autant de cette personne qu’on aide. C’est ce que Jésus disait à ses disciples : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8).
Le riche et le pauvre ont une égale dignité parce que « le Seigneur les a faits tous les deux » (Pr 22, 2), « petits et grands, c’est lui qui les a faits » (Sg 6, 7), et « il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5, 45). Cela a des conséquences pratiques, comme celles qu’ont énoncées les Évêques du Paraguay : « Tout paysan a le droit naturel de posséder un lot de terre raisonnable, où il puisse établir sa demeure, travailler pour la subsistance de sa famille et avoir la sécurité de l’existence. Ce droit doit être garanti pour que son exercice ne soit pas illusoire mais réel. Cela signifie que, en plus du titre de propriété, le paysan doit compter sur les moyens d’éducation technique, sur des crédits, des assurances et la commercialisation ».