Matthieu 5, 46
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
853. CAR SI VOUS AIMEZ CEUX QUI VOUS AIMENT, etc. Ici, [le Seigneur] prouve sa raison et son exhortation par l’exemple des publicains, comme s’il disait : «Ce n’est pas la perfection d’aimer seulement ses amis, parce que SI VOUS AIMEZ CEUX QUI VOUS AIMENT, QUELLE RÉCOMPENSE AUREZ-VOUS ?» Sous-entendu : «Aucune.» Mt 6, 2 : Vous avez reçu votre récompense.
LES PUBLICAINS EUX-MÊMES N’EN FONT-ILS PAS AUTANT ? Quelle perfection y aura-t-il en vous, si vous ne surpassez en amour l’exemple des publicains, qui sont imparfaits ? Selon Raban, « on appelle publicains ceux qui courent après les impôts publics, les affaires du monde ou les profits ». Et comme dit le même, «le publicain tire son nom du roi Publius, qui a été le premier à les organiser».
LES PUBLICAINS EUX-MÊMES N’EN FONT-ILS PAS AUTANT ? Quelle perfection y aura-t-il en vous, si vous ne surpassez en amour l’exemple des publicains, qui sont imparfaits ? Selon Raban, « on appelle publicains ceux qui courent après les impôts publics, les affaires du monde ou les profits ». Et comme dit le même, «le publicain tire son nom du roi Publius, qui a été le premier à les organiser».
Les publicains dont parle ici l’Evangile étaient des commis qui recueillaient les impôts, et qui, à plus d’un titre, étaient regardés comme des gens vils et méprisables.
On ne doit pas exiger une sorte de “pardon social” de la part de celui qui a beaucoup souffert injustement et cruellement. La réconciliation est un fait personnel, et personne ne peut l’imposer à l’ensemble d’une société, même si elle doit être promue. Dans le domaine strictement personnel, par une décision libre et généreuse, quelqu’un peut renoncer à exiger un châtiment (cf. Mt 5, 44-46), même si la société et sa justice le demandent légitimement. Mais il n’est pas possible de décréter une “réconciliation générale” en prétendant refermer par décret les blessures ou couvrir les injustices d’un manteau d’oubli. Qui peut s’arroger le droit de pardonner au nom des autres ? Il est émouvant de voir la capacité de pardon de certaines personnes qui ont su aller au-delà du mal subi, mais il est aussi humain de comprendre ceux qui ne peuvent pas le faire. Dans tous les cas, ce qui ne doit jamais être proposé, c’est l’oubli.