Matthieu 6, 21
Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
938. Vient ensuite : LÀ OÙ EST TON TRÉSOR, LÀ EST TON CŒUR. [Le Seigneur] enseigne que la conclusion contraire est nuisible, et cela parce qu’elle comporte une distraction du cœur, car, si tu aimes les choses terrestres, là sera ton cœur. En effet, là où est l’amour, là sont les yeux : Les yeux des insensés [se portent] sur les confins de la terre [Pr 17, 24].
Autre motif puissant pour
lequel nous devons nous détacher des biens matériels. Notre trésor, quel qu’il soit, devient bientôt l’idéal et
même l’idole de notre cœur qui s’y repose, qui y pense nuit et jour, qui s’y transforme. Si ce trésor est
terrestre, notre cœur habite perpétuellement sur la terre et devient tout terrestre ; si les biens que nous aimons
sont célestes, notre cœur a déjà sa résidence au ciel et devient tout céleste, et c’est alors seulement que nous
sommes vraiment les citoyens du royaume des cieux.
La tradition spirituelle de l’Église insiste aussi sur le cœur, au sens biblique de " fond de l’être " (Jr 31, 33) où la personne se décide ou non pour Dieu (cf. Dt 6, 5 ; 29, 3 ; Is 29, 13 ; Ez 36, 26 ; Mt 6, 21 ; Lc 8, 15 ; Rm 5, 5).
Là où est ton trésor, là sera ton cœur (Mt 6, 21).
" Là où est ton trésor, là sera ton cœur " (Mt 6, 21).
La seconde prière est rapportée par S. Jean (cf. Jn 11, 41-42) avant la résurrection de Lazare. L’action de grâces précède l’événement : " Père, je te rends grâces de m’avoir exaucé ", ce qui implique que le Père écoute toujours sa demande ; et Jésus ajoute aussitôt : " je savais bien que tu m’exauces toujours ", ce qui implique que, de son côté, Jésus demande d’une façon constante. Ainsi, portée par l’action de grâce, la prière de Jésus nous révèle comment demander : Avant que le don soit donné, Jésus adhère à Celui qui donne et Se donne dans ses dons. Le Donateur est plus précieux que le don accordé, il est le " Trésor ", et c’est en Lui qu’est le cœur de son Fils ; le don est donné " par surcroît " (cf. Mt 6, 21. 33).
La difficulté habituelle de notre prière est la distraction. Elle peut porter sur les mots et leur sens, dans la prière vocale ; elle peut porter, plus profondément, sur Celui que nous prions, dans la prière vocale (liturgique ou personnelle), dans la méditation et dans l’oraison. Partir à la chasse des distractions serait tomber dans leurs pièges, alors qu’il suffit de revenir à notre cœur : une distraction nous révèle ce à quoi nous sommes attachés et cette prise de conscience humble devant le Seigneur doit réveiller notre amour de préférence pour lui, en lui offrant résolument notre cœur pour qu’il le purifie. Là se situe le combat, le choix du Maître à servir (cf. Mt 6, 21. 24).
" Ne pas entrer dans la tentation " implique une décision du cœur : " Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ... Nul ne peut servir deux maîtres " (Mt 6, 21. 24). " Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse aussi agir " (Ga 5, 25). Dans ce " consentement " à l’Esprit Saint le Père nous donne la force. " Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter " (1 Co 10, 13).