Matthieu 6, 32
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
957. CE SONT LÀ LES CHOSES QUE LES PAÏENS RECHERCHENT, car en elles ils placent leur fin, parce qu’ils croient qu’en elles se trouve la béatitude. Et s’ils ne croient pas cela, ils leur attachent une grande inquiétude, parce qu’ils ne croient pas à la providence divine. Et parce que pour s’ordonner à la fin il faut deux choses, à savoir, la connaissance et la volonté, il dit : EN EFFET, VOTRE PÈRE SAIT CE DONT VOUS AVEZ BESOIN. Ainsi, Il sait parce qu’Il est Dieu ; Il veut aussi parce qu’il est Père.
La démonstration recommence sur une nouvelle base ; aux
motifs allégués plus haut pour condamner toute agitation anxieuse de l’esprit relativement aux nécessités de
la vie, le Sauveur en ajoute d’autres non moins puissants, afin d’extirper à jamais ce défaut du cœur de ses
disciples. - Ce sont les païens qui se préoccupent... Une telle sollicitude est toute païenne et n’a rien de
chrétien ; comment les disciples du Christ oseraient-ils s’y abandonner ? C’est la troisième fois que Jésus cite
à ses auditeurs l’exemple des Gentils comme une chose à éviter absolument, Cf. v. 47 ; 6, 7. Quel rapport en
effet peut-il y avoir entre l’esprit du paganisme et celui du Christianisme ? Ne règne-t-il pas entre eux une
complète opposition ? - La littérature classique abonde en passages qu’on pourrait apporter à l’appui de
l’accusation lancée ici par Jésus contre les païens. « A partir de un, connais-les tous ». « Mais il suffit de demander à Jupiter les choses qu’il donne et qu’il enlève.
Qu’il donne la vie, qu’il donne les richesses, j’accueillerai tout d’une âme égale. »
[rabo ; Hor. Ep. 1, 18, 111-112.
Ne croyant pas à un Dieu personnel, bon et vivant, mais à une aveugle fatalité, ou bien à une divinité sans
cœur, indifférente aux affaires des mortels, leur unique souci était de bien vivre dans le présent. - Se
préoccupent ; dans les textes latins et grecs, les verbes composés marquent mieux l’exagération des
recherches. - Mais votre Père sait... Raison additionnelle tirée de la connaissance parfaite qu’a Dieu de nos
moindres besoins. C’est un Père et un Père céleste, ajoute le texte grec, c’est-à-dire un Père tout puissant. Or,
quel père, connaissant les nécessités de ses enfants, ne viendra pas à leur secours quand il le pourra de toutes
manières ?
Les païens qui n’avaient point d’espérance solide, mettaient toute leur confiance dans leur travail et dans leur industrie. Un chrétien doit travailler de manière à attendre tout de la main et de la bénédiction de Dieu.
Dieu est le Père Tout-Puissant. Sa paternité et sa puissance s’éclairent mutuellement. En effet, il montre sa Toute-Puissance paternelle par la manière dont Il prend soin de nos besoins (cf. Mt 6, 32) ; par l’adoption filiale qu’il nous donne (" Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur Tout-Puissant " : 2 Co 6, 18) ; enfin par sa miséricorde infinie, puisqu’il montre sa puissance au plus haut point en pardonnant librement les péchés.
Tout n'est donc pas négatif dans le monde contemporain, et il ne pourrait en être autrement puisque la Providence du Père veille avec amour jusque sur nos préoccupations quotidiennes (cf. Mt 6, 25-32; 10, 23-31; Lc 12, 6-7. 22-30); bien plus, les valeurs positives que nous avons soulignées témoignent d'une nouvelle préoccupation morale, surtout en ce qui concerne les grands problèmes humains comme le développement et la paix.