Matthieu 7, 25
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
1009. Suit l’assaut contre cette maison : ET LA PLUIE VIENT. Par la PLUIE, on entend la doctrine, et il y a une bonne et une mauvaise pluie. Ainsi donc, celle qui se jette [contre la maison] est la mauvaise doctrine, Gn 19, 24 : Le Seigneur a fait pleuvoir sur Sodome du soufre et du feu. De même, il existe des TORRENTS bons et [d’autres] qui ne sont pas bons, Is 18, 2 : Les torrents ont envahi sa terre. Et par cela sont signifiés les sages qui s’estiment être sages. Ces torrents sont engendrés par les pluies. Par les VENTS sont signifiés les démons. Ainsi, dans la [lettre] canonique de Jude 12 : Des nuées sans eau, que le vent fait circuler, etc. ET ILS SE SONT DÉCHAÎNÉS CONTRE CETTE MAISON, c’est-à-dire contre l’Église, ET ELLE NE S’EST PAS ÉCROULÉE. En effet, ses cordes ne seront jamais rompues, Is 33, 20. Et pourquoi ? PARCE QU’ELLE AVAIT ÉTÉ FONDÉE SUR LE ROC, c’est-à-dire le Christ.
Première partie de la parabole. - Ces paroles : c’est-à-dire tout
ce qui précède à partir des Béatitudes. Ces mots relient entre elles les différentes parties du discours et
prouvent qu’elles ne sont pas une simple collection de paroles prononcées en divers temps, mais qu’il existe
entre elles une parfaite unité de plan et de sujet. - Et les met en pratique ; dans le texte latin, hébraïsme « et
les fait ». Faire des paroles, c’est les accomplir. - Sera comparé. Le texte grec porte « je l'assimilerai ». -
Jésus-Christ veut-il dire qu’il compare actuellement ses disciples fidèles à l’homme sage en question, ou bien
prédit-il qu’il les traitera au jour du jugement comme des hommes prudents et prévoyants ? Le verbe
« assimiler » peut avoir ces deux significations et les commentateurs se partagent en nombre à peu près égal
pour les lui attribuer ici l’une ou l’autre. La première nous paraît être plus naturelle et plus conforme à
l’usage classique : nous croyons donc qu’il s’agit d’une simple comparaison. - La description de l’orage qui
vient fondre tout à coup sur cette maison solidement assise sur le roc est dramatique et vivante. La répétition
affectée de la conjonction « et », les phrases courtes et rapides qui se succèdent sans interruption, décrivent
admirablement la naissance soudaine, le caractère violent de ces tempêtes d’une heure qui sont encore plus
terribles et plus fréquentes en Orient que chez nous. On croirait voir passer l’ouragan. Le Divin Narrateur en
indique les trois principaux éléments : 1. la pluie qui se précipite d’en haut « comme si les écluses du ciel
étaient ouvertes », dit un voyageur anglais (R. Wilson, Travels in the h. Land, 2, 155) ; et la pluie descendit,
d’après le texte grec, c’est-à-dire une affreuse averse ; 2. les ruisseaux ou plutôt les torrents formés en un clin
d’œil et venant battre avec fureur les murs de la maison, et les torrents sont venus ; 3. les vents déchaînés en
tous sens et saisissant l’édifice au milieu de leurs tourbillons, et les vents ont soufflé. Que va devenir cette
pauvre habitation en butte à ce triple et sauvage assaut ? - Et elle ne s'est pas écroulée. L’ouragan passé, nous
la trouvons debout comme auparavant : grâce à sa base rocheuse elle a pu vaillamment résister. Il en est de
même du disciple fervent qui, après avoir écouté la parole du Christ son Maître, la met aussitôt en pratique.
La maison qu’il bâtit, c’est l’œuvre de son salut ; comme il a pris soin d’en établir les fondements sur le roc
d’une foi vive qu’alimentent les bonnes actions, et d’une détermination inébranlable que les difficultés ne
feront jamais faiblir, il n’a point à redouter les funestes effets des orages que lui préparent le monde, le
démon, les passions, les ennuis de la vie. Son édifice restera ferme jusqu’au bout.