Matthieu 7, 26
Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable.
Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable.
1010. Ensuite, il présente la comparaison de celui qui écoute et n’accomplit pas. Et, à ce sujet, il présente en premier lieu la construction [7, 26] ; en second lieu, l’assaut, en cet endroit : ET VIENT LA PLUIE, etc. [7, 27] ; en troisième lieu, la ruine, en cet endroit : ET ELLE S’EST ÉCROULÉE, etc. [7, 27].
1011. [Le Seigneur] dit : QUICONQUE ÉCOUTE MES PAROLES ET NE LES MET PAS EN PRATIQUE SERA SEMBLABLE À UN SOT, qui est tombé du haut de la lumière de la sagesse. Ainsi, Qo 4, 13 [dit] : Mieux vaut un serviteur sage qu’un vieillard infatué. De même, le sot est le Diable. La maison qu’il édifie est le rassemblement des fidèles. Ainsi, Ps 73[74], 30 [dit] : La terre est remplie de maisons d’iniquité. Et celui-ci [la construit] SUR LE SABLE. Par le SABLE, on entend les fidèles qui ne portent pas de fruits. De même, en raison du nombre : Le nombre des fous est infini, Qo 1, 15. De même, le sable ne colle pas : ainsi, ceux-ci sont toujours à contester. Il la fonde donc sur le sable, c’est-à-dire qu’il fixe sa fin, qui est le fondement, à savoir son intention, sur un bien temporel. LA PLUIE VIENT, c’est-à-dire la bonne doctrine, LES TORRENTS, c’est-à-dire les saints docteurs, LES VENTS SOUFFLENT, c’est-à-dire les anges, Ps 103, 4 : Qui fait des vents ses anges. ET ILS ASSAILLENT CETTE MAISON, ET ELLE S’EST ÉCROULÉE, Ap 14, 8 : Elle s’est écroulée, elle s’est écroulée, Babylone, à savoir, par la prédication. ET GRANDE FUT SA RUINE.
1012. Si l’on veut adapter la comparaison, il faut dire ceci : que l’homme doit construire comme le Christ. Et c’est cela qu’enseigne l’Apôtre, 1 Co 3, 10 : Que chacun voit comment il construit. En effet, l’un construit la résidence de Dieu ; un autre [fait] le contraire, comme [il est dit] plus loin ; et comme on le trouve en 1 Co 3, 12, certains construisent sur la paille. En effet, le fondement est ce sur quoi quelqu’un fixe son intention. Or, certains écoutent afin de savoir, et ceux-ci construisent sur l’intelligence, et c’est là une construction sur le sable, comme [le dit] Jc 1, 23 : Celui qui écoute, et ne met pas en pratique, est semblable à l’homme qui regarde son visage dans un miroir. Ainsi, ils construisent sur ce qui peut changer : ceux-là construisent sur le sable. Mais un autre écoute afin de mettre en pratique et d’aimer ; et celui-ci construit sur le roc, car [il construit] sur ce qui est solide et stable, Pr 22, 6 : L’adolescent qui suit son chemin, même lorsqu’il vieillira, ne s’en écartera pas. En effet, ce fondement repose sur la charité, selon l’Apôtre, Rm 8, 35 : Qui nous séparera de la charité du Christ ?
1013. Mais ici on peut se demander pourquoi le fondement qui repose sur l’intelligence est instable, et non pas solide, alors que [celui qui repose sur] l’amour l’est. La raison en est que l’intelligence porte sur ce qui est universel. En effet, elle ne peut pas savoir beaucoup de choses en dehors de l’universel. C’est pourquoi on ne trouve pas la stabilité en évoluant autour de l’universel. Mais les actions et les sentiments se rapportent à des choses particulières et à une bonne habitude, de sorte que si la tentation vient, on adhère à ce dont on avait l’habitude, à savoir la bonne action, et c’est pourquoi on résiste.
1014. Mais alors on se demande ce qu’on entend par la PLUIE. Il faut donc dire que le Diable, pour commencer, ne tente jamais dans les choses plus importantes, mais d’abord dans les choses moins importantes, puis il progresse vers les plus importantes. Ainsi, par la PLUIE, on comprend une pensée mauvaise. [Le Diable] tente donc par une pensée mauvaise. Puis, si [celui qui est tenté] consent, [le Diable] tente ensuite par une chose plus importante, et il intensifie ainsi par après. Et, à partir de là, des TORRENTS apparaissent, et ils L’ASSAILLENT DE TOUTES LEURS FORCES, et il S’ÉCROULE nécessairement. Si 19, 1 : Celui qui néglige les petites choses tombe peu à peu. Ou bien, autre interprétation : la PLUIE est la tentation de la chair ; les TORRENTS sont la tentation du monde ; les VENTS sont la tentation du Diable. Ou bien, selon Augustin, «la pluie est la doctrine superstitieuse ; celui qui y adhère tombe très lourdement, et cela devient une grande ruine ; mais celle-ci n’est pas grande lorsqu’il vacille mais ne tombe pas, parce que, lorsque se présente la tentation, il craint et se repent.» Mais certains [s’écroulent] totalement, Ps 136[137], 7 : À bas ! À bas ! Rasez-la jusqu’aux assises. Ou bien on parle de GRANDE RUINE parce que le cœur est impénitent, Jb 21, 13 : Leur vie s’achève dans le bonheur et ils descendent tout à coup en enfer.
1011. [Le Seigneur] dit : QUICONQUE ÉCOUTE MES PAROLES ET NE LES MET PAS EN PRATIQUE SERA SEMBLABLE À UN SOT, qui est tombé du haut de la lumière de la sagesse. Ainsi, Qo 4, 13 [dit] : Mieux vaut un serviteur sage qu’un vieillard infatué. De même, le sot est le Diable. La maison qu’il édifie est le rassemblement des fidèles. Ainsi, Ps 73[74], 30 [dit] : La terre est remplie de maisons d’iniquité. Et celui-ci [la construit] SUR LE SABLE. Par le SABLE, on entend les fidèles qui ne portent pas de fruits. De même, en raison du nombre : Le nombre des fous est infini, Qo 1, 15. De même, le sable ne colle pas : ainsi, ceux-ci sont toujours à contester. Il la fonde donc sur le sable, c’est-à-dire qu’il fixe sa fin, qui est le fondement, à savoir son intention, sur un bien temporel. LA PLUIE VIENT, c’est-à-dire la bonne doctrine, LES TORRENTS, c’est-à-dire les saints docteurs, LES VENTS SOUFFLENT, c’est-à-dire les anges, Ps 103, 4 : Qui fait des vents ses anges. ET ILS ASSAILLENT CETTE MAISON, ET ELLE S’EST ÉCROULÉE, Ap 14, 8 : Elle s’est écroulée, elle s’est écroulée, Babylone, à savoir, par la prédication. ET GRANDE FUT SA RUINE.
1012. Si l’on veut adapter la comparaison, il faut dire ceci : que l’homme doit construire comme le Christ. Et c’est cela qu’enseigne l’Apôtre, 1 Co 3, 10 : Que chacun voit comment il construit. En effet, l’un construit la résidence de Dieu ; un autre [fait] le contraire, comme [il est dit] plus loin ; et comme on le trouve en 1 Co 3, 12, certains construisent sur la paille. En effet, le fondement est ce sur quoi quelqu’un fixe son intention. Or, certains écoutent afin de savoir, et ceux-ci construisent sur l’intelligence, et c’est là une construction sur le sable, comme [le dit] Jc 1, 23 : Celui qui écoute, et ne met pas en pratique, est semblable à l’homme qui regarde son visage dans un miroir. Ainsi, ils construisent sur ce qui peut changer : ceux-là construisent sur le sable. Mais un autre écoute afin de mettre en pratique et d’aimer ; et celui-ci construit sur le roc, car [il construit] sur ce qui est solide et stable, Pr 22, 6 : L’adolescent qui suit son chemin, même lorsqu’il vieillira, ne s’en écartera pas. En effet, ce fondement repose sur la charité, selon l’Apôtre, Rm 8, 35 : Qui nous séparera de la charité du Christ ?
1013. Mais ici on peut se demander pourquoi le fondement qui repose sur l’intelligence est instable, et non pas solide, alors que [celui qui repose sur] l’amour l’est. La raison en est que l’intelligence porte sur ce qui est universel. En effet, elle ne peut pas savoir beaucoup de choses en dehors de l’universel. C’est pourquoi on ne trouve pas la stabilité en évoluant autour de l’universel. Mais les actions et les sentiments se rapportent à des choses particulières et à une bonne habitude, de sorte que si la tentation vient, on adhère à ce dont on avait l’habitude, à savoir la bonne action, et c’est pourquoi on résiste.
1014. Mais alors on se demande ce qu’on entend par la PLUIE. Il faut donc dire que le Diable, pour commencer, ne tente jamais dans les choses plus importantes, mais d’abord dans les choses moins importantes, puis il progresse vers les plus importantes. Ainsi, par la PLUIE, on comprend une pensée mauvaise. [Le Diable] tente donc par une pensée mauvaise. Puis, si [celui qui est tenté] consent, [le Diable] tente ensuite par une chose plus importante, et il intensifie ainsi par après. Et, à partir de là, des TORRENTS apparaissent, et ils L’ASSAILLENT DE TOUTES LEURS FORCES, et il S’ÉCROULE nécessairement. Si 19, 1 : Celui qui néglige les petites choses tombe peu à peu. Ou bien, autre interprétation : la PLUIE est la tentation de la chair ; les TORRENTS sont la tentation du monde ; les VENTS sont la tentation du Diable. Ou bien, selon Augustin, «la pluie est la doctrine superstitieuse ; celui qui y adhère tombe très lourdement, et cela devient une grande ruine ; mais celle-ci n’est pas grande lorsqu’il vacille mais ne tombe pas, parce que, lorsque se présente la tentation, il craint et se repent.» Mais certains [s’écroulent] totalement, Ps 136[137], 7 : À bas ! À bas ! Rasez-la jusqu’aux assises. Ou bien on parle de GRANDE RUINE parce que le cœur est impénitent, Jb 21, 13 : Leur vie s’achève dans le bonheur et ils descendent tout à coup en enfer.