Matthieu 8, 16

Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés. D’une parole, il expulsa les esprits et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit,

Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés. D’une parole, il expulsa les esprits et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit,
Saint Thomas d'Aquin
1059. LE SOIR VENU. Ici, la puissance de Dieu est confirmée par la multitude de ceux qui sont guéris. En premier lieu, l’évangéliste aborde donc la multitude [8, 16] ; en second lieu, il ajoute l’autorité de l’Écriture, en cet endroit : AFIN QUE S’ACCOMPLÎT CE QUI A ÉTÉ DIT PAR LE PROPHÈTE ISAÏE [8, 17].

1060. [Matthieu] dit donc que [Jésus] guérit des démoniaques et des malades. On peut entendre par les démoniaques ceux qui pèchent par malice, et par les malades ceux qui pèchent par ignorance. Ainsi, [Matthieu] dit : LE SOIR VENU : c’est la raison pour laquelle ceci ne s’est pas produit le jour du sabbat, où [les Juifs] estimaient inconvenant de guérir, mais plutôt une fois que le sabbat fut terminé, ON LUI APPORTA DE NOMBREUX DÉMONIAQUES. Ou bien on parle du soir parce que notre Sauveur est venu le soir : Le soleil se lève et se couche, c’est-à-dire le Christ, Qo 1, 5. IL LES CHASSA par le seul commandement ; ainsi, les démons s’enfuyaient par le seul fait d’entendre sa voix. Et aussi, LES MALADES, afin que lui convienne ce qui est dit en Ac 10, 38 : Il a libéré tous ceux qui étaient opprimés par le Diable. Il faut ainsi remarquer que les évangélistes n’ont pas indiqué tous les miracles du Christ, mais les plus connus.
Louis-Claude Fillion
Après la maison malade, la ville malade. De la maison de S. Pierre, la guérison s’étend à toute la cité de Capharnaüm. Les miracles successifs que Jésus-Christ vient d’opérer, Cf. Marc. 1, 21 et ss., ont produit une vive sensation dans la ville : le bruit s’est répandu que le nouveau Prophète multiplie les prodiges et que sa bonté n’est pas moindre que sa puissance. Tous les habitants se rassemblent devant la porte de la maison, Marc. 1, 33, mais ils ne se présentent pas comme de simples curieux ; ils ont de grandes faveurs à demander. Chaque famille a apporté ses malades, ses infirmes : de nombreux possédés sont venus aussi, conduits par leurs amis ou par leurs proches. - Il chassait les esprits. - Jésus condescend à tous les désirs : un mot d’autorité lui suffisait pour expulser ces esprits impurs. Quelle joie dut régner ce jour-là dans Capharnaüm ! - Quand le soir fut venu. Les trois synoptiques observent que cette scène touchante eut lieu le soir, après le coucher du soleil. En effet c’était un samedi, Cf. Marc. 1, 21, 29, 32. Or, « la religion demandait aux Juifs d’apporter leurs malades avant la fin du sabbat », Grotius, Annot. in h. l. Tout travail manuel était scrupuleusement interdit tant que le soleil n’avait pas disparu au-dessous de l’horizon, car alors seulement finissait le repos du sabbat.
Fulcran Vigouroux
On a voulu expliquer les possessions dont il est parlé dans les évangélistes par de simples maladies ou par un dérèglement de l’imagination, ou par des possessions purement spirituelles, ou enfin par le seul emportement des passions. Mais les termes dont se sont servis les écrivains sacrés et Jésus-Christ lui-même sont trop clairs et trop explicites pour qu’on puisse les entendre autrement que l’Eglise les a toujours entendus, c’est-à-dire des possessions dans les lesquelles le démon agit sur les corps.