Matthieu 8, 18

Jésus, voyant une foule autour de lui, donna l’ordre de partir vers l’autre rive.

Jésus, voyant une foule autour de lui, donna l’ordre de partir vers l’autre rive.
Saint Thomas d'Aquin
1062. MAIS JÉSUS, VOYANT LES FOULES. Parce qu’ont été abordés les miracles contre les péchés intérieurs, ici [Matthieu] aborde les miracles contre les péchés extérieurs, à savoir, la tempête. Et [Matthieu] présente d’abord un préambule au miracle : la montée à bord du bateau [8, 23] ; ensuite, le miracle, en cet endroit : S’ÉTANT LEVÉ, IL COMMANDA AUX VENTS ET À LA MER [8, 26] ; troisièmement, il présente l’effet, en cet endroit : ET IL SE FIT UN GRAND CALME [8, 26].

1063. À propos du premier point, [Matthieu] présente l’ordre ; en second lieu, l’accomplissement de l’ordre.

1064. À propos du premier point, [il fait] trois choses. Premièrement, il ordonne d’accomplir ; deuxièmement, il repousse quelqu’un qui se met de l’avant ; troisièmement, il répond à un autre disciple.

1065. [Matthieu] dit donc : JÉSUS, VOYANT LES FOULES, etc. Mais pourquoi [Jésus] monta-t-il dans la barque ? Il fit cela pour deux raisons : premièrement, afin de montrer la faiblesse de la nature humaine ; deuxièmement, pour faire plaisir aux disciples. Ainsi, parfois, il monte sur une montagne avec les disciples, parfois, il [va] au désert, parfois, [il monte] dans une barque. De même, [il est monté] pour nous donner un exemple, afin que nous ne cherchions pas la faveur des hommes. De même, afin d’écarter l’envie des Juifs, Is 42, 3 : Il n’éteindra pas la mèche qui fume.
Louis-Claude Fillion
Or Jésus, voyant... Ces mots contiennent le motif de l’ordre que va donner Jésus. Le divin Maître a autour de lui, par suite de ses miracles, une foule enthousiaste, aux ovations inopportunes de laquelle il désire se soustraire : il mettra le lac de Tibériade entre elle et lui. - Quand on lit la narration de S. Matthieu, il semble que cet événement ait lieu le même soir que les nombreuses guérisons de Capharnaüm racontées dans les deux versets qui précèdent ; mais un coup d’œil jeté sur les récits parallèles des deux autres synoptiques suffit pour montrer qu’ici encore le premier Évangéliste s’est laissé guider par l’analogie des faits plutôt que par l’ordre des dates. Le prodige de la tempête apaisée ne fut opéré qu’à une époque plus tardive ; Cf. Marc. 4, 35 et ss. ; Luc, 8, 22 et ss. - Passer à l'autre bord, de l’autre côté du lac, sur la rive orientale. La province de Pérée était plus isolée, plus calme, et Jésus y avait un nombre beaucoup moins considérable d’adhérents : elle convenait donc parfaitement pour le but que Notre-Seigneur se proposait alors.