Matthieu 8, 26

Mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme.

Mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme.
Saint Thomas d'Aquin
1077. Vient ensuite la manière dont [Jésus les] secourt : POURQUOI AVEZ-VOUS PEUR, HOMMES DE PEU DE FOI ? Il semble qu’ils n’aient pas été de peu de foi, puisqu’ils disaient : SAUVE-NOUS. Mais ils étaient vraiment de peu de foi, parce qu’ils ne croyaient pas que, même endormi, [le Seigneur] pouvait [les] sauver. Ou bien : PEU DE FOI, parce que, s’ils avaient eu une grande foi, ils auraient pu eux-mêmes commander à la mer.

1078. ALORS IL SE LEVA ET COMMANDA AUX VENTS. En effet, la tempête naît des vents comme d’une cause efficiente, et des eaux comme d’une cause matérielle, et il commanda aux deux. Ainsi, Ps 106[107], 25 : Il parla, et le souffle de la tempête s’apaisa. Et c’est cela qui est dit : ET IL SE FIT UN GRAND CALME. Mais d’habitude, lorsqu’il y a une tempête, la mer n’est pas totalement calme pendant deux jours. Ainsi, pour qu’apparaisse un miracle parfait, il se fit aussitôt un grand calme, car les œuvres de Dieu sont parfaites, Dt 32, 4.
Louis-Claude Fillion
Hommes de peu de foi : Cf. 6, 30. Comme s’ils pouvaient périr, Jésus étant avec eux ! - Alors. Suivant S. Marc et S. Luc, Jésus ne blâme au contraire les disciples qu’après avoir apaisé l’orage. - Il commanda ; le verbe du texte grec peut se traduire aussi par « apostropha », car il indique souvent un ordre auquel s’ajoutent des menaces pour le fortifier. Ces ordres et ces menaces adressés à des créatures inanimées supposent quelque chose de plus qu’une simple personnification oratoire de la mer du vent. La nature, troublée par le péché, souvent livrée au pouvoir des esprits rebelles qui l’emploient de mille manières pour nous nuire, est devenue hostile à l’humanité déchue ; Jésus lui commande comme à une puissance ennemie. Comparez à ce passage le v. 9 du Psaume 105 où il est dit que Jéhova « menace la mer Rouge », pour qu’elle ouvrît un chemin à son peuple. - Et il se fit un grand calme, tout à coup, sans transition ; circonstance qui relève la grandeur du prodige : car, après une tempête, la mer demeure longtemps agitée et ne reprend que peu à peu son calme accoutumé, tandis qu’ici le lac devint subitement lisse comme un miroir.