Matthieu 9, 1

Jésus monta en barque, refit la traversée, et alla dans sa ville de Capharnaüm.

Jésus monta en barque, refit la traversée, et alla dans sa ville de Capharnaüm.
Saint Thomas d'Aquin
1092. [Matthieu] a présenté plus haut des miracles contre les dangers corporels ; ici, il présente des miracles contre les dangers spirituels. À cette fin, il fait deux choses : premièrement, il montre comment [le Seigneur] intervint en faveur de ceux qui accouraient vers lui [9, 1s] ; deuxièmement, comment il cherche ceux qu’il peut sauver, en cet endroit : ET JÉSUS PARCOURAIT TOUTES LES VILLES ET LES VILLAGES [9, 35s].

1093. À propos du premier point, il présente le remède contre le péché [9, 1 17] ; deuxièmement, contre la mort, en cet endroit : TANDIS QU’IL LEUR PARLAIT, etc. [9, 18s].

1094. À propos du premier point, [Matthieu] présente d’abord le remède contre le péché par la rémission [9, 1-9] ; deuxièmement, par le fait que [le Seigneur] attirait à lui les pécheurs, en cet endroit : COMME IL ÉTAIT À TABLE DANS LA MAISON, etc. [9, 10s].

1095. Et premièrement, [Matthieu] présente une sorte de préambule à la faveur [9, 1 5] ; deuxièmement, il présente la faveur elle-même, en cet endroit : AFIN QUE VOUS SACHIEZ, etc. [9, 6s].

1096. Et, premièrement, le lieu est présenté [9, 1] ; deuxièmement, la dévotion de ceux qui apportaient [le malade], en cet endroit : ET VOICI QU’ON LUI APPORTAIT UN PARALYTIQUE [9, 2].

1097. [Matthieu] dit donc : ÉTANT MONTÉ DANS LA BARQUE, JÉSUS TRAVERSA. Cette partie est une suite, parce qu’on avait demandé [à Jésus] de s’éloigner. C’est pourquoi il monta dans une barque. Il fait donc comprendre que si certains disent : Éloigne-toi de nous, nous ne voulons pas suivre tes commandements, Jb 21, 14, il se retire aussitôt. Ainsi, IL MONTA DANS UNE BARQUE. Cette barque signifie la croix ou l’Église. ET IL VINT DANS SA VILLE, à savoir, la «ville des nations», qui lui ont été données. C’est pourquoi [on lit] en Ps 2, 8 : Demande-moi, et je te donnerai les nations en héritage.

1098. Mais une question se pose : pourquoi Marc et Luc disent-ils que cela arriva à Capharnaüm, et qu’ici on trouve que [cela est arrivé] à Nazareth, qui était sa ville ? Il faut dire que l’une était la ville du Christ en raison de sa naissance : c’était Bethléem ; l’autre, en raison de son éducation : c’était Nazareth ; et une autre, en raison de son séjour et de son action : c’était Capharnaüm. C’est donc à juste titre qu’il est dit : DANS SA VILLE. Ainsi, il est dit en Lc 4, 23 : Ce que nous avons entendu dire qu’il est arrivé à Capharnaüm, fais-le de même ici dans ta patrie. Augustin donne une autre solution : parmi les villes de Galilée, Capharnaüm était la plus célèbre. Elle était donc comme une métropole. Et de même que, si quelqu’un résidait dans un village près de Paris, on dirait qu’il est de Paris en raison de la célébrité de l’endroit, ainsi, parce que le Seigneur venait de Capharnaüm, disait-on qu’il en venait. Ou bien, autrement, parce que les évangélistes omettent quelque chose, à savoir que [Jésus] était passé par Nazareth et était venu à Capharnaüm.
Louis-Claude Fillion
Rejeté, quoique poliment, par les habitants de Gadara, Jésus revient sur le rivage. Comme il n’avait passé que quelques heures sur leur territoire, le bateau dont il s’était servi pour traverser le lac ne s’était pas encore éloigné ; du moins c’est ce que semble indiquer le texte grec, Cf. 8, 23. - Il repassa le lac. S’étant embarqué, et traversant la mer en sens contraire, il passa de la rive gauche près de laquelle était située Gadara, sur la rive droite où se trouvait Capharnaüm, car il voulait rentrer momentanément dans cette ville. - Dans sa ville. C’est bien elle et non pas Nazareth, comme le croyait S. Jérôme, qui est désignée en cet endroit par les mots « sa ville » ; S. Marc, 2, 1, affirme en effet très expressément que la guérison du paralytique eut lieu à Capharnaüm. Nous avons vu que Capharnaüm était appelée la cité de Jésus depuis le jour où le divin Maître y avait établi son séjour central et habituel. Cf. Matth. 4, 13 et la note qui s’y rapporte. « Même en droit romain, on désigne par sa ville, la ville où l'on réside », Grotius. Il en était de même d'après la coutume des anciens Hébreux, Cf. 1 Reg. 8, 22.
Fulcran Vigouroux
Dans sa ville. Capharnaüm, où il habitait alors ordinairement.