Matthieu 9, 12

Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades.

Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Saint Thomas d'Aquin
1121. Mais la réponse de Jésus vient ensuite. Et il donne trois raisons. Premièrement, à partir d’une comparaison : MAIS JÉSUS, ENTENDANT CELA, DIT : «LES BIEN PORTANTS N’ONT PAS BESOIN DE MÉDECIN.» Et le Seigneur se dit médecin, et à juste titre, Ps 102[103], 3 : Lui qui guérit toutes nos maladies, à savoir, celles de l’âme comme celles du corps. C’est pourquoi il aborde les maladies de l’âme comme celles du corps. C’est la raison pour laquelle il dit : «LES BIEN PORTANTS N’ONT PAS BESOIN DE MÉDECIN, etc.» Les bien portants sont ceux qui pensent bien se porter par orgueil ; d’eux il est dit dans Ap 3, 17 : Tu dis : «Je suis riche et bien pourvu et n’ai besoin de rien» ; et tu ne sais pas que tu es malade et misérable, pauvre, aveugle et nu. Et ceux-ci n’ont pas besoin de médecin, MAIS CEUX QUI NE SE PORTENT PAS BIEN, c’est-à-dire, qui reconnaissent leur péché, comme le disait David, Ps 1, 5 : Je connais ma faute, etc.
Louis-Claude Fillion
Le Sauveur, qui a tout entendu, répond lui-même à l’objection des Pharisiens, qu’il réfute au moyen d’un triple argument basé sur le sens commun, sur les Saints Livres et sur le rôle du Messie. Il n’essaie pas de se disculper d’être avec des pécheurs ; au contraire, c’est précisément sur ce fait qu’il s’appuie pour démontrer qu’il ne saurait être en société plus conforme à sa mission divine. Premier argument ; Ce ne sont pas ceux... Jésus commence sa défense par la citation d’un proverbe populaire, qu’on trouve cent fois répété par les auteurs grecs et romains : « Le médecin est inutile auprès des gens bien portants », Quintil. ; Cf Grotius et Wetstein. Antisthène accusé un jour de fréquenter des hommes d'une vie peu édifiante, répondit, lui aussi : « Même les médecins avec les malades », Diog. Laert. 6, 6. Les publicains sont malades et très malades au moral ; mais c’est justement pour cela que vous me voyez au milieu d’eux. La place du médecin n’est-elle point parmi les infirmes ? Jésus se manifeste ainsi comme le vrai médecin des âmes souffrantes, de même qu’il s’annoncera plus tard comme le bon Pasteur des brebis égarées. Déjà, dans l’Ancien Testament, Jéhova prenait le titre de médecin d’Israël ; Ex. 15, 26. - Ceux qui se portent bien désignerait, au dire de S. Jean Chrysostôme, de S. Jérôme et de plusieurs autres commentateurs, les Pharisiens eux-mêmes qui se croyaient si justes, si bien portants au spirituel et auxquels Jésus-Christ ferait ironiquement cette concession ; mais peut-être vaut-il mieux prendre le proverbe dans sa simplicité obvie, sans y mêler aucune allusion de ce genre.