Matthieu 9, 16
Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit.
Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit.
1131. PERSONNE NE RAJOUTE UNE PIÈCE DE DRAP NOUVEAU À UN VIEUX VÊTEMENT. Ici, [Jésus] donne une autre raison du point de vue des disciples, et il donne deux exemples : l’un, selon Augustin, l’autre, selon Jérôme.
1132. Ainsi, selon Augustin, [Jésus] veut dire : il a été dit qu’en présence du Christ, les disciples ne devaient pas jeûner, et pas davantage en raison de leur condition, car on ne doit pas imposer de fardeaux aux imparfaits. Comme [les disciples] sont imparfaits, on ne doit donc pas leur imposer de jeûne. Pour indiquer cela, [Jésus] l’aborde sous la métaphore du vêtement et du vin. Parce que la justice consiste dans des œuvres extérieures et dans le renouvellement intérieur, [Jésus] donne donc deux exemples. Il dit ainsi : PERSONNE NE RAJOUTE, etc., comme si on voulait ajouter une nouvelle pièce, on ne ferait pas UNE REPRISE. UNE PIÈCE DE DRAP NOUVEAU, à savoir, [d’une étoffe] nouvelle et du vieux vêtement, parce que cela en enlèverait la beauté. Ainsi, si quelqu’un d’imparfait a une certaine habitude de vie, si tu veux lui imposer un autre joug, il s’éloigne de ce qu’il avait coutume [de faire], ET LA DÉCHIRURE S’AGGRAVE, comme il est dit plus loin [9, 16]. ET ON NE MET PAS DE VIN NOUVEAU DANS DE VIEILLES OUTRES. [Jésus] donne ici un autre exemple, celui du vin, comme s’il disait : «Mes disciples sont comme de vieilles outres. Le vin nouveau est la loi nouvelle en raison de sa nouveauté.» Ainsi, lorsqu’ils reçurent l’Esprit Saint, on dit qu’ils étaient pleins de vin doux, Ac 2, 13. ON NE VERSE DONC PAS LE VIN NOUVEAU DANS DE VIEILLES OUTRES, AUTREMENT, LES OUTRES ÉCLATENT. Ainsi, si tu imposes une nouvelle façon de vivre à un homme âgé, qui parfois a une autre habitude, il a le cœur brisé par l’intolérance. De même, LE VIN SE RÉPAND, c’est-à-dire qu’il n’est pas conservé, ET LES OUTRES SONT PERDUES, parce qu’on a foulé aux pieds les commandements de Dieu, et c’est pourquoi ELLES SONT PERDUES. MAIS ON VERSE LE VIN NOUVEAU DANS DES OUTRES NEUVES, en renouvelant la doctrine spirituelle dans son coeur, comme le dit l’Apôtre, 1 Co 2, 13 : Exprimant des choses spirituelles en termes spirituels ; Pr 2, 10 : Si la sagesse entre dans ton cœur et si la science fait les délices de ton âme, elle te gardera, et la sagesse sera à ton service pour t’écarter du mauvais chemin et de l’homme qui raconte des choses perverses, etc.
1133. Jérôme donne une autre interprétation, car, par le vieux vêtement, [Jésus] désigne les usages des Pharisiens, et par le nouveau, la doctrine évangélique. Comme s’il disait : «Il n’est pas bon qu’ils suivent vos enseignements parce qu’alors ils feraient des déchirures anciennes, et ainsi ne pourraient accueillir la doctrine nouvelle, comme nous constatons que celui qui n’est pas imbu de la doctrine contraire accueille plus facilement une nouvelle doctrine, que celui qui en est imbu. Et ainsi, il n’est pas bon qu’ils soient imbus de votre doctrine.»
1132. Ainsi, selon Augustin, [Jésus] veut dire : il a été dit qu’en présence du Christ, les disciples ne devaient pas jeûner, et pas davantage en raison de leur condition, car on ne doit pas imposer de fardeaux aux imparfaits. Comme [les disciples] sont imparfaits, on ne doit donc pas leur imposer de jeûne. Pour indiquer cela, [Jésus] l’aborde sous la métaphore du vêtement et du vin. Parce que la justice consiste dans des œuvres extérieures et dans le renouvellement intérieur, [Jésus] donne donc deux exemples. Il dit ainsi : PERSONNE NE RAJOUTE, etc., comme si on voulait ajouter une nouvelle pièce, on ne ferait pas UNE REPRISE. UNE PIÈCE DE DRAP NOUVEAU, à savoir, [d’une étoffe] nouvelle et du vieux vêtement, parce que cela en enlèverait la beauté. Ainsi, si quelqu’un d’imparfait a une certaine habitude de vie, si tu veux lui imposer un autre joug, il s’éloigne de ce qu’il avait coutume [de faire], ET LA DÉCHIRURE S’AGGRAVE, comme il est dit plus loin [9, 16]. ET ON NE MET PAS DE VIN NOUVEAU DANS DE VIEILLES OUTRES. [Jésus] donne ici un autre exemple, celui du vin, comme s’il disait : «Mes disciples sont comme de vieilles outres. Le vin nouveau est la loi nouvelle en raison de sa nouveauté.» Ainsi, lorsqu’ils reçurent l’Esprit Saint, on dit qu’ils étaient pleins de vin doux, Ac 2, 13. ON NE VERSE DONC PAS LE VIN NOUVEAU DANS DE VIEILLES OUTRES, AUTREMENT, LES OUTRES ÉCLATENT. Ainsi, si tu imposes une nouvelle façon de vivre à un homme âgé, qui parfois a une autre habitude, il a le cœur brisé par l’intolérance. De même, LE VIN SE RÉPAND, c’est-à-dire qu’il n’est pas conservé, ET LES OUTRES SONT PERDUES, parce qu’on a foulé aux pieds les commandements de Dieu, et c’est pourquoi ELLES SONT PERDUES. MAIS ON VERSE LE VIN NOUVEAU DANS DES OUTRES NEUVES, en renouvelant la doctrine spirituelle dans son coeur, comme le dit l’Apôtre, 1 Co 2, 13 : Exprimant des choses spirituelles en termes spirituels ; Pr 2, 10 : Si la sagesse entre dans ton cœur et si la science fait les délices de ton âme, elle te gardera, et la sagesse sera à ton service pour t’écarter du mauvais chemin et de l’homme qui raconte des choses perverses, etc.
1133. Jérôme donne une autre interprétation, car, par le vieux vêtement, [Jésus] désigne les usages des Pharisiens, et par le nouveau, la doctrine évangélique. Comme s’il disait : «Il n’est pas bon qu’ils suivent vos enseignements parce qu’alors ils feraient des déchirures anciennes, et ainsi ne pourraient accueillir la doctrine nouvelle, comme nous constatons que celui qui n’est pas imbu de la doctrine contraire accueille plus facilement une nouvelle doctrine, que celui qui en est imbu. Et ainsi, il n’est pas bon qu’ils soient imbus de votre doctrine.»
Deuxième comparaison : Personne ne
met... Jésus vient de prouver que ce n’est pas encore pour ses Apôtres le temps de jeûner ; il les excuse à
présent par une autre démonstration, déduite de la nature même de l’institution nouvelle à laquelle ils
appartiennent. Admirons ce divin Maître qui, sans rien perdre de sa dignité, descend pour nous instruire dans
les détails les plus communs de la vie réelle, et qui ne craint pas de faire ici l’histoire d’un vêtement rapiécé.
Mais comme il excelle à relever les choses les plus triviales ! - Une pièce de drap neuf : une pièce rapportée.
Le grec est plus clair et plus précis que le texte latin, il porte « qui n’a pas été apprêté par le foulon » ; il est
question par conséquent d’une étoffe non seulement neuve, mais toute crue et sans souplesse. Qui donc, à
moins d’y être réduit par la nécessité, ou d’être un ouvrier inintelligent, songera à raccommoder un vieux
vêtement à l’aide d’une pièce de ce genre ? S’il le fait, il verra bientôt les inconvénients de sa folie. - Car
elle emporterait... Il y a deux manières de traduire le texte grec en cet endroit, car, dans la phrase le
substantif peut être aussi bien au nominatif qu’à l’accusatif. La Vulgate adopte l’accusatif, ce qui donne le
sens suivant : le morceau d’étoffe non apprêté enlève au vêtement si maladroitement raccommodé sa
plénitude, lui fait perdre son intégrité en le déchirant. Si l’on préfère le nominatif, qui paraît beaucoup plus
naturel, on obtient un sens légèrement modifié : « car la pièce ajoutée arrache une partie du vieux
vêtement ». C’est le même résultat dans les deux cas ; cependant le nominatif montre mieux l’action funeste
de la pièce neuve sur le vêtement. Elle se retire, comme l’on dit, et en se contractant elle déchire et emporte
toutes les parties usées qui sont autour d’elle. Un raccommodage de cette sorte va donc très mal et dure peu.
- Bien plus, la déchirure serait pire. Auparavant la déchirure était moins grande que le morceau surajouté ;
maintenant elle est beaucoup plus considérable. Il y a ainsi double perte : perte complète du vieux vêtement,
perte du morceau neuf qu’on a inutilement séparé de la pièce ; Cf. Luc. 5, 36.