Matthieu 9, 35

Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.

Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Saint Thomas d'Aquin
1169. On a montré comment [Jésus] était venu au secours de ceux qui accouraient ; ici, [Matthieu] montre qu’il allait vers eux, et il fait ici deux choses. Premièrement, [il montre] comment il accordait à certains un résultat [9, 35] ; deuxièmement, comment [il exprimait] son affection, en cet endroit : À LA VUE DES FOULES, IL EN EUT PITIÉ [9, 36].

1170. À propos du premier point, [Matthieu] montre premièrement l’endroit où [Jésus] a apporté une aide ; deuxièmement, ce que [Jésus] enseigna ; troisièmement, ce qu’il fit.

1171. [Matthieu] dit donc : JÉSUS PARCOURAIT TOUTES LES VILLES ET LES VILLAGES. En cela, un exemple est donné aux prédicateurs, de sorte qu’ils ne se satisfassent pas de prêcher en un seul endroit. Jn 15, 16 : Je vous ai établis afin que vous alliez et portiez du fruit, etc. TOUTES LES VILLES ET LES VILLAGES. Cela est cohérent par rapport à ce qui précède. Parce que [les Pharisiens] disaient qu’il chassait les démons par le prince des démons, [Jésus] montre donc qu’il n’a pas de démon qui lui soit rattaché. Ps 119[110], 7 : Avec ceux qui haïssaient la paix, j’étais pacifique ; lorsque je leur parlais, ils s’en prenaient à moi sans raison.

1172. Vient ensuite ce que [Jésus] annonçait. En effet, il faisait deux choses : IL ENSEIGNAIT ET PRÊCHAIT DANS LEURS SYNAGOGUES. IL ENSEIGNAIT, pour ce qui se rapportait à la foi ; IL PRÊCHAIT, pour ce qui se rapportait aux mœurs. De même, [il agissait] ainsi devant un grand nombre, car [il le faisait] DANS LEURS SYNAGOGUES. Ps 39[40], 10 : J’ai annoncé ta justice dans une grande assemblée. En quoi il se distingue de l’enseignement des hérétiques, qui se fait de manière occulte. Il en est autrement de l’enseignement du Christ, Jn 18, 0 : Je ne vous ai pas parlé en secret. De même, [Matthieu] aborde ce que [Jésus] enseigne : LA BONNE NOUVELLE DU ROYAUME. Jn 18, 37 : Je suis né et je suis venu dans le monde afin de porter témoignage à la vérité, etc. [Jésus] enseignait donc des réalités célestes. Is 48, 17 : Moi, le Seigneur, qui t’enseigne des choses utiles.

1173. Ensuite, on montre par un geste ce que [Jésus] faisait : GUÉRISSANT TOUTE MALADIE ET TOUTE INFIRMITÉ. MALADIES, pour ce qui est des infirmités sérieuses ; INFIRMITÉS, pour les légères. Ps 102[103], 3 : Lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités. Et pourquoi cela ? Afin de confirmer par un miracle ce qu’il disait en parole, comme en Mc [16], 20 : Le Seigneur agissant avec eux et confirmant la parole par les signes qui l’accompagnaient. Afin aussi de donner aux prédicateurs l’exemple pour qu’ils agissent et enseignent. Ac 1, 1 : Jésus se mit à faire et à enseigner.
Louis-Claude Fillion
Or, Jésus parcourait... Nous avons ici une reproduction presque littérale de 4, 23. Jésus nous apparaît encore sous les traits d’un missionnaire ambulant, qui n’épargne aucune peine pour aller à la recherche des âmes. - Il commence probablement à cette époque sa troisième mission galiléenne : la première avait été consacrée plus spécialement à la région montagneuse, la seconde (voir le commentaire du chap. 13) aux environs du lac de Tibériade ; la troisième a lieu surtout dans les villes, dont il est fait en cet endroit une mention particulière. Cf. notre Harmonie évangélique, Introd. génér. ch. 10. L’activité du divin Maître se déploie de la même manière qu’autrefois : il prépare le sol spirituel, jette partout la divine semence qu’il arrose ensuite par ses miracles opérés en très grand nombre.
Concile œcuménique
La présence des chrétiens dans les groupes humains doit être animée de cette charité dont nous a aimés Dieu, qui veut que nous aussi nous nous aimions mutuellement de la même charité (cf. 1 Jn 4, 11). La charité chrétienne s’étend véritablement à tous les hommes, sans aucune distinction de race, de condition sociale ou de religion ; elle n’attend aucun profit ni aucune reconnaissance. Dieu nous a aimés d’un amour gratuit ; de même, que les fidèles soient préoccupés dans leur charité de l’homme lui-même, en l’aimant du même mouvement dont Dieu nous a cherchés. Le Christ parcourait toutes les villes et bourgades en guérissant toutes les maladies et infirmités, en signe de l’avènement du Règne de Dieu (cf. Mt 9, 35 s. ; Ac 10, 38) ; de même l’Église est par ses fils en liaison avec les hommes de quelque condition qu’ils soient ; elle l’est surtout avec les pauvres et ceux qui souffrent et de tout son cœur elle se dépense pour eux (cf. 2 Co 12, 15). Elle participe à leurs joies et à leurs souffrances, elle connaît les aspirations et les problèmes de leur vie, elle souffre avec eux dans les angoisses de la mort. À ceux qui cherchent la paix, elle désire répondre dans un dialogue fraternel, en leur apportant la paix et la lumière qui viennent de l’Évangile.