Matthieu 9, 36
Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.
Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.
1174. Ici, [Matthieu] montre comment le Seigneur a manifesté son affection à certains, et cela, à l’encontre d’autres : on pensait en effet qu’aucun sentiment ne suffisait, mais qu’un résultat était nécessaire. Mais ici, [Matthieu] dit : À LA VUE DES FOULES, JÉSUS EUT PITIÉ D’ELLES. Et, en premier lieu, il aborde la manière dont [Jésus] avait pitié ; deuxièmement, il donne un exemple.
1175. En premier lieu, [Matthieu] présente la miséricorde du Christ ; en second lieu, [sa] cause.
1176. [Matthieu] dit donc : À LA VUE, etc., c’est-à-dire en les considérant avec compassion, IL EUT PITIÉ D’ELLES, car il lui est propre d’être miséricordieux, Ps 144[145], 9 : Sa miséricorde dépasse toutes ses œuvres. David désirait ce regard, lorsqu’il dit dans Ps 24[25], 16 : Regarde-moi et aie pitié de moi. Et de qui eut-il pitié ? De ceux qui étaient LAS des démons, et qui GISAIENT, c’est-à-dire, qui étaient PROSTRÉS par leurs infirmités. Ou bien encore, LAS de [leurs] erreurs, et PROSTRÉS à cause de leurs péchés, COMME DES BREBIS QUI N’ONT PAS DE BERGER. Ainsi, Pr 11, 14 : Là où il n’y a pas de chef, le peuple s’effondrera, etc. Et Ez 34, 5 : Les brebis ont été dispersées parce qu’elles n’avaient pas de pasteur ; et, chez le même, [34, 2] : Malheur aux pasteurs d’Israël qui se paissent eux-mêmes. Et Za 11, 17 : Malheur au pasteur et à l’idole qui délaisse son troupeau.
1175. En premier lieu, [Matthieu] présente la miséricorde du Christ ; en second lieu, [sa] cause.
1176. [Matthieu] dit donc : À LA VUE, etc., c’est-à-dire en les considérant avec compassion, IL EUT PITIÉ D’ELLES, car il lui est propre d’être miséricordieux, Ps 144[145], 9 : Sa miséricorde dépasse toutes ses œuvres. David désirait ce regard, lorsqu’il dit dans Ps 24[25], 16 : Regarde-moi et aie pitié de moi. Et de qui eut-il pitié ? De ceux qui étaient LAS des démons, et qui GISAIENT, c’est-à-dire, qui étaient PROSTRÉS par leurs infirmités. Ou bien encore, LAS de [leurs] erreurs, et PROSTRÉS à cause de leurs péchés, COMME DES BREBIS QUI N’ONT PAS DE BERGER. Ainsi, Pr 11, 14 : Là où il n’y a pas de chef, le peuple s’effondrera, etc. Et Ez 34, 5 : Les brebis ont été dispersées parce qu’elles n’avaient pas de pasteur ; et, chez le même, [34, 2] : Malheur aux pasteurs d’Israël qui se paissent eux-mêmes. Et Za 11, 17 : Malheur au pasteur et à l’idole qui délaisse son troupeau.
Voyant les foules. Chaque jour, durant ses voyages,
il avait avec le peuple des relations intimes qui lui permettaient de le le pénétrer, de le juger. Mais il ne
découvrait partout, hélas ! que de profondes misères dont le spectacle lui déchirait le cœur. - Il fut ému. On lit
dans le grec une belle métaphore usitée dans toutes les langues. Nous disons de même : avoir des entrailles
de père, être sans entrailles pour quelqu’un. L’évangéliste exprime ainsi le vif sentiment de compassion qui
remplissait l’âme du Sauveur à la vue du triste état de son peuple. - Car elles étaient... L’écrivain sacré trace
en quelques mots une description profondément sentie de la déplorable situation morale où se trouvaient
alors les Juifs : il les compare, suivant une image qui est d’un fréquent emploi dans tout l’Orient, à un
troupeau de brebis, mais de brebis délaissées, qui dépérissent. - Accablées. Les éditions du texte grec ne sont
pas uniformes à propos de cette expression. Dans la « Recepta » cette expression signifie languissants,
débiles ; mais la leçon primitive semble avoir été « enlever, déchirer la peau », ce qui donne un sens très
énergique et représente les pauvres brebis déchirées par les loups, par les chiens et par les buissons du
chemin. - Et prostrées. Le troupeau épuisé, malade, n’a d’autre ressource que de s’étendre à terre, attendant
la fin de ses tourments. - Comme des brebis sans berger. C’est un fait d’expérience, déjà signalé par les
anciens, que la brebis est un animal essentiellement domestique, qui ne saurait vivre loin de l’homme ou
privé de ses soins. Un troupeau de moutons sans pasteur ou conduit par un berger négligent languit,
contracte toute espèce de maladies et ne tarde pas à périr misérablement. Mais le peuple juif était-il donc
alors sans pasteur ? N’avait-il pas les prêtres et les docteurs pour le conduire ? Sans doute, mais c’étaient de
mauvais pasteurs, semblables à ceux qu’avaient autrefois décrits les prophètes Jérémie, 23, 1 et 2 et Ézéchiel,
34, 2 et ss. Ils égaraient eux-mêmes, frappaient et immolaient sans pitié les brebis qui leur avaient été
confiées par Jéhova. Telle était donc la situation morale des Juifs à cette époque : « accablés, gisant à terre » ;
des péchés sans nombre avaient produit en eux des plaies profondes, toute force les avait quittés.
40. De nombreux textes de l’Évangile nous montrent comment Jésus est attentif aux personnes, à leurs préoccupations, à leurs souffrances. Par exemple : « À la vue des foules, Il en eut pitié, car ces gens étaient las et prostrés » (Mt 9, 36). Lorsque nous avons l’impression que tout le monde nous ignore, que personne ne s’intéresse à ce qui nous arrive, que nous n’avons d’importance pour personne, Il nous prête attention. C’est ce qu’Il fait remarquer à Nathanaël, solitaire et renfermé : « Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu » (Jn 1, 48).