Matthieu 9, 37
Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.
Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.
1177. [JÉSUS] DIT ALORS À SES DISCIPLES. Ici, [Jésus] en incite certains à prendre pitié, et il précise en premier lieu la cause [9, 37], puis, en second lieu, l’effet, en cet endroit : DEMANDEZ AU MAÎTRE DE LA MOISSON D’ENVOYER DES OUVRIERS POUR SA MOISSON [9, 38].
1178. Et [Jésus] donne deux causes : premièrement, la multitude de ceux qui cherchent le bien [9, 37] ; deuxièmement, le petit nombre de docteurs, en cet endroit : LES OUVRIERS SONT PEU NOMBREUX [9, 37].
1179. Nombreux étaient ceux qui s’étaient rassemblés. C’est pourquoi [Jésus] dit : LA MOISSON EST ABONDANTE. On ne parle pas de moisson lorsque le blé fleurit ou lorsqu’il est sur l’épi, mais lorsqu’il est déjà prêt à être cueilli. Ainsi les hommes étaient-ils déjà prêts à croire par l’œuvre des prédicateurs. On lit quelque chose de semblable en Jn 4, 35 : Levez les yeux et voyez le pays : comme la moisson est déjà blanche ! LES OUVRIERS SONT PEU NOMBREUX, c’est-à-dire les bons. C’est pourquoi l’Apôtre [dit], 1 Co 3, 9 : Nous sommes les collaborateurs de Dieu, accomplissant ce qui vous concerne.
1180. Et quoi ? DEMANDEZ AU MAÎTRE DE LA MOISSON D’ENVOYER DES OUVRIERS POUR SA MOISSON. Lorsque nous ne suffisons pas, nous devons recourir à Dieu, puisque la fonction de la prédication n’est pas efficace sans la prière. En effet, celui qui envoie des ouvriers, c’est le Seigneur. Ainsi, il est dit : Je vous ai envoyés [Lc 10, 3]. Et il demande qu’on le prie afin que notre mérite s’accroisse lorsque nous prions pour le salut des autres. De même, [le Seigneur] a fait en sorte que la sainteté des uns soit utile aux autres, 1 P 4, 10 : Chacun, selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres, comme de bons intendants de la grâce multiforme de Dieu, etc. Ainsi, [le Seigneur] veut que tout ce qu’ils ont reçu en fait de grâce et de sainteté, ils le dispensent aux autres, et lui, à qui on demande, exauce. Il demande en effet qu’on lui demande de les envoyer. Rm 10, 15 : Comment prêcheront-ils s’ils ne sont pas envoyés ? L’autorité est obtenue ; de même en est-il de la grâce : La charité du Christ nous pousse [2 Co 5, 14]. De même, DEMANDEZ AU MAÎTRE DE LA MOISSON D’ENVOYER DES OUVRIERS, non pas des profiteurs qui corrompent par le mauvais exemple, POUR SA MOISSON, à savoir, la moisson de Dieu. Les profiteurs ne sont pas envoyés pour la moisson de Dieu, mais pour leur propre moisson, parce qu’ils ne cherchent pas la gloire de Dieu, mais leur propre profit.
1178. Et [Jésus] donne deux causes : premièrement, la multitude de ceux qui cherchent le bien [9, 37] ; deuxièmement, le petit nombre de docteurs, en cet endroit : LES OUVRIERS SONT PEU NOMBREUX [9, 37].
1179. Nombreux étaient ceux qui s’étaient rassemblés. C’est pourquoi [Jésus] dit : LA MOISSON EST ABONDANTE. On ne parle pas de moisson lorsque le blé fleurit ou lorsqu’il est sur l’épi, mais lorsqu’il est déjà prêt à être cueilli. Ainsi les hommes étaient-ils déjà prêts à croire par l’œuvre des prédicateurs. On lit quelque chose de semblable en Jn 4, 35 : Levez les yeux et voyez le pays : comme la moisson est déjà blanche ! LES OUVRIERS SONT PEU NOMBREUX, c’est-à-dire les bons. C’est pourquoi l’Apôtre [dit], 1 Co 3, 9 : Nous sommes les collaborateurs de Dieu, accomplissant ce qui vous concerne.
1180. Et quoi ? DEMANDEZ AU MAÎTRE DE LA MOISSON D’ENVOYER DES OUVRIERS POUR SA MOISSON. Lorsque nous ne suffisons pas, nous devons recourir à Dieu, puisque la fonction de la prédication n’est pas efficace sans la prière. En effet, celui qui envoie des ouvriers, c’est le Seigneur. Ainsi, il est dit : Je vous ai envoyés [Lc 10, 3]. Et il demande qu’on le prie afin que notre mérite s’accroisse lorsque nous prions pour le salut des autres. De même, [le Seigneur] a fait en sorte que la sainteté des uns soit utile aux autres, 1 P 4, 10 : Chacun, selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres, comme de bons intendants de la grâce multiforme de Dieu, etc. Ainsi, [le Seigneur] veut que tout ce qu’ils ont reçu en fait de grâce et de sainteté, ils le dispensent aux autres, et lui, à qui on demande, exauce. Il demande en effet qu’on lui demande de les envoyer. Rm 10, 15 : Comment prêcheront-ils s’ils ne sont pas envoyés ? L’autorité est obtenue ; de même en est-il de la grâce : La charité du Christ nous pousse [2 Co 5, 14]. De même, DEMANDEZ AU MAÎTRE DE LA MOISSON D’ENVOYER DES OUVRIERS, non pas des profiteurs qui corrompent par le mauvais exemple, POUR SA MOISSON, à savoir, la moisson de Dieu. Les profiteurs ne sont pas envoyés pour la moisson de Dieu, mais pour leur propre moisson, parce qu’ils ne cherchent pas la gloire de Dieu, mais leur propre profit.
Alors il dit à
ses disciples. Plus la perspective est sombre en elle-même, plus elle doit inspirer de courage aux hommes de
Dieu. Pour les yeux clairvoyants de Jésus, le malheureux troupeau du v. précédent se transforme tout à coup
en une abondante moisson : La moisson est abondante ! Cf. Joan. 4, 35. Ces blés presque mûrs pour la
récolte, ce sont précisément ces multitudes désolées, qu’il sera d’autant plus facile de convertir au royaume
de Dieu qu’elles désirent elles-mêmes davantage sortir de leur déplorable situation : la souffrance les a
prédisposées au salut. « Il appelle la multitude des auditeurs à la moisson, de ceux qui sont venus entendre la
parole de Dieu. Car, le semeur était sorti, i.e. le Christ, répandre sa semence. La semence croissait
joyeusement, et le froment était déjà mûr pour la moisson. C’est pourquoi il ne l’appelle ni semence, ni
froment mais moisson », Maldonat d’après S. Jean Chrys. et Euthymius. - Mais il y a peu d'ouvriers. Autre
métaphore expressive pour désigner les apôtres, les missionnaires, ou, comme l’on dit, les ouvriers
évangéliques, qui doivent être dans leurs rapports avec les peuples auxquels ils sont envoyés ce qu’est
l’agriculteur à l’égard de la moisson. Les chefs spirituels de la nation théocratique ne valaient pas mieux en
qualité de moissonneurs qu’en qualité de pasteurs et Jésus veut les remplacer ; mais qu’il a encore peu
d’hommes à sa disposition ! et quel malheur, lorsque le temps de la moisson est venu, si les bras manquent
pour la couper ou pour la rentrer ! Aussi le Sauveur engage-t-il ses disciples à s’adresser à Dieu, le maître du
champ et des blés mûrs qu’il faut récolter le plus promptement possible, pour lui rappeler que ses intérêts les plus chers sont en jeu et que s’il tient à ne pas laisser perdre sa moisson il doit envoyer, mais envoyer le plus
promptement possible (on lit dans le grec « lancer avec vigueur » ), car le besoin est pressant, un grand
nombre d’excellents ouvriers qui travailleront pour Lui. - Cette prière que les disciples firent sans doute à
l’instant sur les recommandations de leur Maître, devait leur obtenir à eux-mêmes d’être envoyés les
premiers dans le champ du Seigneur, comme nous allons le voir par la suite du récit.