Matthieu 9, 6
Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s’adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. »
Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s’adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. »
1106. Mais, si on se reporte à ce qui est dit, on voit que les menteurs mentent dès qu’ils ne peuvent pas être découverts. En effet, ils peuvent être pris en faute dans les choses qui sont apparentes, mais non dans celles qui sont cachées. Ainsi, ils parlent avec audace des choses sur lesquelles ils ne peuvent pas être pris en faute. Il [leur] est donc plus facile de parler si vous ne pouvez pas savoir.
1107. C’est pourquoi, POUR QUE VOUS SACHIEZ QUE LE FILS DE L’HOMME A LE POUVOIR SUR LA TERRE DE REMETTRE LES PÉCHÉS. [Jésus le] montre par un geste. Premièrement, [Matthieu] présente la fin de l’opération ; deuxièmement, le mode ; troisièmement, l’efficacité.
1108. [Jésus] dit donc : POUR QUE VOUS SACHIEZ QUE LE FILS DE L’HOMME A LE POUVOIR SUR LA TERRE DE REMETTRE LES PÉCHÉS, IL DIT AU PARALYTIQUE : «LÈVE-TOI, PRENDS TON GRABAT ET VA-T’EN CHEZ TOI.» Par cela, il montre qu’il est Dieu, plus haut, 1, 21 : C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Il dit : LE FILS DE L’HOMME, et il dit : SUR LA TERRE. Il rejette ainsi une double erreur, à savoir, celle de Nestorius et de Photin. Nestorius disait que le Fils de l’homme et le Fils de Dieu étaient deux personnes, et qu’on ne pouvait dire de l’une ce qu’on disait de l’autre. Ainsi, on ne pouvait dire : «Cet enfant a créé les étoiles.» C’est pourquoi [Jésus] dit : DE L’HOMME, car il appartient à Dieu de remettre les péchés. De même, contre Photin, qui disait que le Christ avait pris origine de la Vierge Marie et avait acquis la divinité par son [propre] mérite ; et il se fondait sur ce qui est dit plus loin, 28, 18 : Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. C’est pourquoi Jésus dit : SUR LA TERRE. De là vient qu’il est dit en Ba 3, 38 : Après cela, il apparut sur terre et il vivait au milieu des hommes. A LE POUVOIR : il semble que cela ne soit pas une preuve, car même les apôtres avaient ce pouvoir. Mais il faut dire que ceux-ci l’avaient par voie d’administration, et non d’autorité. Ce qui est dit : AFIN QUE VOUS SACHIEZ, etc., peut se lire de deux manières : ou bien il s’agit des paroles de l’évangéliste, et cela avait donc un caractère narratif ; ou bien il s’agit de paroles du Christ, disant : AFIN QUE VOUS SACHIEZ, etc., et c’est une manière imparfaite de s’exprimer, car ceux-là doutaient. C’est pourquoi, AFIN QUE VOUS SACHIEZ QUE MOI, J’AI LE POUVOIR DE REMETTRE LES PÉCHÉS, IL DIT AU PARALYTIQUE : «LÈVE-TOI, etc.». Ainsi, il a guéri par la parole, ce qui est propre à Dieu, conformément au Ps 32[33], 9 : Il dit, et cela arriva. Le malade avait trois traits : il gisait sur son grabat ; il était porté par d’autres ; il ne pouvait se déplacer. Ainsi donc, parce qu’il gisait, [Jésus] dit : LÈVE-TOI ; parce qu’il était porté, il lui ordonna de porter son grabat : PRENDS TON GRABAT ; parce qu’il ne pouvait se déplacer, il dit : MARCHE. En effet, les œuvres de Dieu sont parfaites, Dt 32, 4. De même, au pécheur gisant dans le péché, il est dit : LÈVE-TOI du péché par la contrition ; PRENDS TON GRABAT, par la satisfaction, Mi 8, 9 : Je porterai la colère du Seigneur, car j’ai péché contre lui ; ET VA-T’EN CHEZ TOI, dans la demeure de l’éternité ou dans ta propre conscience, Sg 8, 16 : Entrant dans ma maison, je m’y reposerai.
1107. C’est pourquoi, POUR QUE VOUS SACHIEZ QUE LE FILS DE L’HOMME A LE POUVOIR SUR LA TERRE DE REMETTRE LES PÉCHÉS. [Jésus le] montre par un geste. Premièrement, [Matthieu] présente la fin de l’opération ; deuxièmement, le mode ; troisièmement, l’efficacité.
1108. [Jésus] dit donc : POUR QUE VOUS SACHIEZ QUE LE FILS DE L’HOMME A LE POUVOIR SUR LA TERRE DE REMETTRE LES PÉCHÉS, IL DIT AU PARALYTIQUE : «LÈVE-TOI, PRENDS TON GRABAT ET VA-T’EN CHEZ TOI.» Par cela, il montre qu’il est Dieu, plus haut, 1, 21 : C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Il dit : LE FILS DE L’HOMME, et il dit : SUR LA TERRE. Il rejette ainsi une double erreur, à savoir, celle de Nestorius et de Photin. Nestorius disait que le Fils de l’homme et le Fils de Dieu étaient deux personnes, et qu’on ne pouvait dire de l’une ce qu’on disait de l’autre. Ainsi, on ne pouvait dire : «Cet enfant a créé les étoiles.» C’est pourquoi [Jésus] dit : DE L’HOMME, car il appartient à Dieu de remettre les péchés. De même, contre Photin, qui disait que le Christ avait pris origine de la Vierge Marie et avait acquis la divinité par son [propre] mérite ; et il se fondait sur ce qui est dit plus loin, 28, 18 : Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. C’est pourquoi Jésus dit : SUR LA TERRE. De là vient qu’il est dit en Ba 3, 38 : Après cela, il apparut sur terre et il vivait au milieu des hommes. A LE POUVOIR : il semble que cela ne soit pas une preuve, car même les apôtres avaient ce pouvoir. Mais il faut dire que ceux-ci l’avaient par voie d’administration, et non d’autorité. Ce qui est dit : AFIN QUE VOUS SACHIEZ, etc., peut se lire de deux manières : ou bien il s’agit des paroles de l’évangéliste, et cela avait donc un caractère narratif ; ou bien il s’agit de paroles du Christ, disant : AFIN QUE VOUS SACHIEZ, etc., et c’est une manière imparfaite de s’exprimer, car ceux-là doutaient. C’est pourquoi, AFIN QUE VOUS SACHIEZ QUE MOI, J’AI LE POUVOIR DE REMETTRE LES PÉCHÉS, IL DIT AU PARALYTIQUE : «LÈVE-TOI, etc.». Ainsi, il a guéri par la parole, ce qui est propre à Dieu, conformément au Ps 32[33], 9 : Il dit, et cela arriva. Le malade avait trois traits : il gisait sur son grabat ; il était porté par d’autres ; il ne pouvait se déplacer. Ainsi donc, parce qu’il gisait, [Jésus] dit : LÈVE-TOI ; parce qu’il était porté, il lui ordonna de porter son grabat : PRENDS TON GRABAT ; parce qu’il ne pouvait se déplacer, il dit : MARCHE. En effet, les œuvres de Dieu sont parfaites, Dt 32, 4. De même, au pécheur gisant dans le péché, il est dit : LÈVE-TOI du péché par la contrition ; PRENDS TON GRABAT, par la satisfaction, Mi 8, 9 : Je porterai la colère du Seigneur, car j’ai péché contre lui ; ET VA-T’EN CHEZ TOI, dans la demeure de l’éternité ou dans ta propre conscience, Sg 8, 16 : Entrant dans ma maison, je m’y reposerai.
Lequel est le
plus facile... A leur raisonnement pervers, Jésus en oppose un autre plein de justesse et de vérité, qui les
enserrera dans ses mailles vigoureuses. D’après l’enseignement des Pères (Voir en particulier S. Augustin,
Tract. in Joan. 27), en soi il est plus difficile de remettre les péchés d’un seul homme que de créer le ciel et la
terre ; et, en effet, nous concevons sans peine que l’action de laver les souillures produites par le péché dans
une âme réclame un degré de puissance supérieur à celui qu’exigerait la création d’un monde nouveau. Aussi
Notre-Seigneur se garde-t-il bien de comparer entre elles les deux opérations qu’il mentionne. Il ne demande
pas aux Scribes : Lequel est le plus aisé ? pardonner les péchés de cet homme, ou le guérir de son infirmité ?
Sa question est arrangée d’une autre manière : « DIRE que tes péchés sont remis..., DIRE lève-toi... ? » et
c’est sur le verbe « dire » deux fois répété que porte la force de l’argument. A ne considérer que les paroles, il
est tout aussi facile de dire : Vos péchés vous sont remis, que de dire : Levez-vous et marchez. Mais si l’on
envisage la manifestation extérieure de l’effet que ces paroles sont destinées à produire, la seconde présente
une difficulté spéciale que n’a pas la première ; car la guérison d’une maladie tombe nécessairement sous les
sens ; la rémission des péchés est un fait mystérieux que l’œil de Dieu peut seul contempler. Le mensonge,
possible dans un cas, est donc tout à fait impossible dans l’autre. Mais Jésus n’a pas à s’inquiéter de pareilles
distinctions : quoi qu’il commande, sa volonté se réalise à l’instant. Puisqu’on s’offusque de sa formule
d’absolution, il prouvera qu’il a le droit de la prononcer. - Pour que vous sachiez... « Il fit un miracle sur la
chair, pour prouver un miracle spirituel », S. Jérôme. Jésus démontre la réalité d’un fait invisible à l’aide
d’un fait évident et palpable. Cette fois, on ne pourra plus rien objecter, Dieu, comme l’enseignaient les
Docteurs de la Loi, étant incapable de permettre qu’un miracle soit accompli en faveur d’une fausse doctrine.
- Le Sauveur appuie à dessein sur chacun des mots qui composent la première moitié du v. 6. Fils de
l'homme, cet homme qui vous apparaît en ma personne sous un extérieur si ordinaire,... a le pouvoir, un droit
strict, ainsi qu’il le prétend et qu’il l’affirme. Sur la terre, par opposition au ciel où réside le Seigneur,
détenteur unique du privilège de remettre les péchés, de telle sorte que Jésus apparaît véritablement comme
le Représentant de Dieu ici-bas, ou plutôt comme Dieu lui-même. « Cette parole montre une intelligence
d'origine céleste », Bengel. - Dit-il... La phrase commencée est laissée suspendue, on trouve subitement
l’emploi du langage direct. Les exemples du même genre abondent dans la Bible ou chez les classiques ; Cf.
Gen. 3, 22-23. - Lève-toi, prends ton lit. « Afin que ce qui prouvait son infirmité devienne la preuve de sa
guérison », Glossa ordin. « Même maintenant, le lit chez les Orientaux est facile à porter ; il consiste en deux
couvertures, l'une qui recouvre le dormeur, l'autre placée sous lui », Rosenmüller, Schol. in h.l.